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La revue de l'AFL

Les Actes de Lecture   n°16  décembre 1986

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C'ÉTAIT POUR LA PREMIÈRE FOIS


À Valencia, aux abords de la Méditerranée, ont eu lieu, du 25 au 27 septembre dernier, les premières Journées de la Lecture organisées par les Centres de Formation des Professeurs de la ville avec la collaboration du Gouvernement autonome.

400 enseignants environ, en poste dans des classes de l'en­seignement primaire (du C.P à la quatrième, d'après le sys­tème espagnol) se sont réunis pour échanger sur leurs problè­mes, leurs opinions et leurs possibles solutions, mais surtout pour assister à différents séminaires et ateliers et à quelques conférences sur l'état actuel de la question : LIRE ET ÉCRIRE DANS LE PRIMAIRE.

D'emblée il faut dire que les organisateurs ont été débordés par les demandes d'inscriptions. Cela montre que l'enseigne­ment est arrivé en Espagne aux mêmes impasses qu'ailleurs et que tout le monde se rend compte que le vrai problème se situe au niveau des premiers apprentissages et qu'on ne sait pas comment s'en sortir.

Pour toutes les raisons indiquées dans un récent article paru dans les A.L.1, il était à prévoir que la plupart des communica­tions porteraient sur les méthodes de lecture et d'écriture, sur la grapho-motricité, la grapho-phonétique, sur les altérations chez les enfants, sur les prérequis, sur le «comment faire» pour éveiller chez eux l'envie de lire ou encore comment étu­dier la grammaire ou faire un commentaire de textes... mais qu'il n'y aurait pas de vraie mise en question ni de l'enseigne­ment de la lecture ni de l'école même.

MAIS IL Y AVAIT AUSSI DU FOUCAMBERT...

En effet. Invité aux Journées, Jean Foucambert est venu donner sa première conférence en Espagne en sa qualité de vice-président de l'A.F.L. et il a parlé de lecturisation, d'ouvrir l'école à la société, de l'impossibilité de continuer de croire que l'on peut enseigner à lire et à écrire par la voie indirecte. C'est lui qui a assuré la conférence de clôture des Journées et

tant, de ce qui peut être entrepris pour une meilleure école, une meilleure société, plus égalitaire, lecturisée et libre. Le matin déjà, Foucambert avait travaillé avec une quarantaine d'enseignants (qui avaient suivi les deux jours précédents un séminaire assuré par moi-même sur la lecture fonctionnelle) et avait fait une démonstration pratique d'ELMO et d'ELMO 0.

« MANANA SERAN LECTORES... SI ASI LO QUEREMOS »

C'est le titre en castillan de «Lire c'est vraiment simple » qui devait apparaître à l'occasion des Journées, de même que l'édition espagnole de ATEL 1. Malheureusement cela n'a pas été possible et c'est vraiment dommage. EDICINCO, l'éditeur espagnol de l'A.F.L. a largement distribué parmi les partici­pants toute l'information relative à ces deux publications. De toutes façons, au moment où ce compte rendu est publié, «Lire... » a commencé déjà son chemin dans les librairies espagnoles.


C'ÉTAIT POUR LA PREMIÈRE FOIS...

... Mais il y en aura d'autres. Et très bientôt, peut-être. Les Journées de Valencia naissent des besoins exprimés par les enseignants eux-mêmes qui voudraient constituer des cercles permanents pour la discussion et les échanges, pour la théori­sation et les pratiques. Ces cercles seraient les bienvenus car il y a beaucoup de géants et de moulins à vent à combattre. Il faudra encore chevaucher...

En Espagne, comme ailleurs, les conditions pour un change­ment qualitatif de l'école sont données mais... est-ce suffisant ?

J. L. LOPEZ RUBIO

1. Cf. J. L. Topez Rubio, Apprendre à lire en castillan , A. L. n°12, décembre 1885.