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La revue de l'AFL

Les actes de lecture   n°27  septembre 1989

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note de lecture

Le moniteur de lecture CM1
Alain Bentolila et François Richaudeau
Éd. Nathan-Retz

On sait l'intérêt de l'évaluation, pour l'élève comme pour le maître, dans le processus pédagogique. Intérêt pour l'apprenti de savoir où il en est, l'importance de ses progrès et la nature de ses difficultés pour mieux comprendre la fonction des exercices d'acquisition ou de remédiation qu'on lui propose. Intérêt pour l'enseignant de déterminer précisément les besoins de chaque élève et du groupe classe pour ajuster ses interventions et mesurer les effets de son action. On sait aussi que la façon dont on évalue conditionne l'apprentissage. L'enfant qu'on convie à acquérir des techniques authentiques de lecture mais dont on continue à mesurer le savoir-lire par une lecture à voix haute aura tendance à garder ses mécanismes de déchiffrement pour mieux satisfaire des exigences implicitement maintenues. Une des difficultés des enseignants qui s'engagent dans une pédagogie de la lecture qui n'est pas fondée sur la combinatoire est le manque d'outils d'évaluation. C'est pourquoi il faut saluer toutes les tentatives, inaugurées par les fichiers ATEL, pour mettre à la disposition des enseignants des instruments rigoureux et cohérents de mesure des performances en lecture de leurs élèves.

LE MONITEUR DE LECTURE est destiné au CM1 (il est prévu une version pour le CE2 - sortie prévue en septembre 1989 - et pour le CM2). Il réunit dans une mallette :


1. trois ensembles de trois tests de difficultés croissantes correspondant chacun à une période de l'année scolaire ;
2. un mémento de passation de ces tests ;
3. un mémento de correction et de mesure ;

4. un mémento d'interprétation des différents « révélateurs » que le mode d'exploitation des résultats proposé par les auteurs permet d'obtenir et qui conduiront au regroupement des élèves en vue d'un perfectionnement ;

5. un livre de perfectionnement, recueil d'exercices conçus pour répondre aux problèmes mis en évidence par les « révé­lateurs
». Deux des trois tests composant un ensemble évaluent une efficacité de lecture à partir des performances de vitesse (me­surée par le système des tops toutes les 30 secondes) et de compréhension (à partir de QCM à l'issue de la lecture d'un texte de fiction pour le premier et technique pour le second). La dernière épreuve rend compte de l'aptitude à une recherche rapide d'information. On retrouve là les types d'épreuves que nous proposons nous-mêmes, parmi d'autres, sur papier ou informatisées, et que Martine REMOND a regroupées dans une publication de l'INRP intitulée « Évaluer leur savoir-lire ».

Le livret de perfectionnement regroupe de nombreux exercices de perfectionnement destinés à faire acquérir ou à développer les différentes habiletés requises par une lecture flexible des différents types d'écrits.

Manifestement l'ambition des auteurs du MONITEUR, outre la rigueur scientifique des divers instruments de mesure ou d'entraînement qu'ils ont conçus, a été de faciliter la tâche des enseignants en mettant à leur disposition un matériel très élaboré, fiable et susceptible de leur économiser du temps. Les mémentos de passation, de correction et d'interprétation sont truffés de fiches et de tableaux, individuels et collectifs, comparatifs, récapitulatifs, etc., proposant des distributions de scores en catégories significatives, des interprétations des résultats, des démarches pour le « traitement » pédagogique par des itinéraires aisément repérables dans le livret d'exercices. La crainte qu'on peut avoir est qu'une telle sophistication aille à l'encontre des objectifs voulus et rende difficile l'emploi d'un matériel qui donne dès l'abord l'impression d'être compliqué. Pourquoi ne pas avoir recours à l'informatique, d'une utilisation plus simple, et qui peut rendre les mêmes services d'aide pour les tâches matérielles et de guidance pédagogique ?


Michel Violet