La revue de l'AFL Les actes de lecture n°27 septembre 1989 ___________________ À PROPOS DE... L'ILLETTRISME
Il y avait quelque chose de comique à l'entendre ressasser les pires drôleries du conservatisme pédagogique, exprimées par ceux qui prennent pour arguments les manifestations de leur nostalgie de l'ordre passé et leur rancoeur sans cesse remâchée devant toute évolution. Pour Jean-François REVEL, aucun doute : tout allait bien dans l'école et pour la lecture avant que des « idéologues » ne s'avisent (pourquoi ?) qu'il fallait changer ce qui pourtant donnait toute satisfaction depuis les temps les plus reculés. Ces énergumènes ont réussi à casser le bel outil qui faisait que le monde était comme Jean-François Revel aimait qu'il soit. Comique, car sa diatribe était pimentée par une incompétence que nul ne songerait à lui reprocher s'il ne s'avisait de trancher dans un domaine qu'il ne connaît pas. Il devrait d'ailleurs se méfier car, à l'entendre sur un sujet sur lequel on a quelques lumières, on finit par se demander si le même ton péremptoire qu'il adopte à propos de tout ne cache pas la même mauvaise foi et la même incompétence. Comique ? Pas tellement, en définitive, quand on constate que ce qui a été dit là, à propos de la lecture et de ses difficultés, c'est bien souvent ce qu'on entend à la radio, ce qu'on lit dans la presse, ce qu'on voit à la télévision et que ça finit par lasser. Michel Violet |