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La revue de l'AFL

Les actes de lecture   n°27  septembre 1989

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À PROPOS DE...

LA LECTURE AU LYCÉE

À l'occasion du Salon du Livre de Paris, « Le Monde » et « Europe 1 » ont demandé à IPSOS un sondage auprès d'un groupe représentatif de professeurs de lettres du second cycle (classes de seconde, de première, terminales et préparatoires) sur la littérature française et son enseignement. Nous donnons ici quelques brefs aperçus des résultats. À titre personnel, les professeurs (quels que soient leur âge, leur sexe, leur diplôme, la classe dans laquelle ils enseignent) préfèrent (dans l'ordre et pour s'en tenir aux quatre premiers) BAUDELAIRE, VOLTAIRE, FLAUBERT et MOLIÈRE et n'apprécient pas du tout LAMARTINE, CORNEILLE, ROUSSEAU et HUGO. En revanche, ils pensent que leurs élèves, parmi les auteurs étudiés en classe, préfèrent ZOLA, BAUDELAIRE, MOLIÈRE et CAMUS alors qu'ils n'apprécient pas CORNEILLE, RACINE, BALZAC et MONTAIGNE.

Les quatre auteurs du XXème siècle les plus étudiés sont dans l'ordre : CAMUS (53%), SARTRE (38%), IONESCO (19%) et MAURIAC (18%). Pour ce qui concerne les programmes de français, pour la classe de seconde, 18% des professeurs pensent qu'ils sont bons et 21% qu'ils sont trop ambitieux pour les possibilités des élèves qui n'ont pas les bases suffisantes. Ils sont pour la classe de première, respectivement 20% et 16% à émettre les mêmes opinions. Est-ce l'élimination des moins bons élèves qui fait que les proportions s'inversent ? Probablement. La sélection réduit la distance entre les capacités des élèves et les exigences des programmes.

Pourtant, si on interroge les professeurs sur ce qui leur paraît souhaitable de réformer en priorité dans l'enseignement du français, avant même les remarques bien compréhensibles sur le manque de temps et la surcharge des effectifs, c'est la nécessité de « leur (les élèves) apprendre l'orthographe, la grammaire, l'expression écrite et orale » qui vient en premier. Seulement 5 % d'entre eux parlent de « réformer le primaire ». Il est vrai que pour eux, l'école élémentaire est « loin », si l'on peut dire, et qu'en tout cas, ils n'ont affaire qu'à des élèves (les bons lecteurs ?) qui ont sans doute franchi sans problèmes cette première étape.

Michel Violet