Histoires du livre. 

Ss la direction de H.E.Bödeker 
IMEC Editions. 1995. 
  

Depuis une quarantaine d'années et dans de nombreux pays, l'histoire du livre a fait l'objet de travaux importants et est devenu un domaine de recherche spécifique, distinct de l'histoire et de la critique littéraires et s'intéressant aux textes et aux éditions de tous ordres. L'ampleur du champ, l'abondance des apports et la diversité des approches (du fait des traditions nationales et qui explique le pluriel du titre) ont fait naître un besoin d'échanges et de confrontations. Les 6 et 7 septembre 1990 a donc eu lieu à l'Université d'histoire de G"ttingen un colloque réunissant les meilleurs spécialistes en la matière. Ce livre, édité par les Editions de la Maison des Sciences de l'Homme, réunit l'ensemble des communications. 

Le but du colloque était donc de présenter les recherches dans les différents pays (leur histoire, leurs sources et leurs enjeux) afin de dégager une méthodologie, les possibilités et les limites d'une histoire comparative du livre. C'est dire que ce livre volumineux présentant, heureusement, des traductions résumées des communications en anglais ou en allemand, s'adresse essentiellement à un public universitaire. Néanmoins - et nous pensons à la première partie consacrée aux traditions nationales de l'histoire du livre et en particulier au texte de Roger Chartier intitulé De l'histoire du livre à l'histoire de la lecture : les trajectoires françaises - qui s'intéresse à la lecture en général y découvrira informations et réflexions originales sur l'histoire du livre et de l'édition, mais surtout et plus largement sur l'histoire de la lecture, sur l'interdépendance des trois opérations : écrire, éditer, lire ; sur l'influence réciproque de l'écrit sur les individus et des manières d'être et de penser des individus sur l'écrit. 

On pressent combien ce nouveau champ de recherche en relative rupture avec la traditionnelle histoire littéraire et ces nouveaux savoirs doivent à d'autres disciplines socio-politiques, économiques et linguistiques et qu'ils ne seront pas sans influencer un nouvel approche de tout ce qui concerne l'écrit, l'écriture et l'imprimé. 

M.V.