La revue de l'AFL

Les actes de lecture   n°52  décembre 1995

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En lisant, en écrivant...
Lire et écrire des récits au cycle 3

Jo Mourey fait partie du Groupe d'Ecriture de l'IUFM d'Auxerre. Elle a déjà rendu compte dans notre revue (Lire et écrire des récits au CM. A.L. n°35, sept.91, p.48) d'une expérience de plusieurs années au niveau de Cours Moyen. Dans le texte qui suit, par des exemples d'activités et de productions d'élèves, elle montre comment l'articulation étroite entre lecture et écriture constitue l'élément majeur de l'apprentissage de l'écriture.
 

 

Le travail présenté dans ce dossier, expérimenté depuis une dizaine années, a pour base les hypothèses suivantes :

- écrire, ça s'apprend, donc ça s'enseigne.
- écrire, ça s'apprend en écrivant mais avec des aides : celles de l'enseignant et celles issues de la coopération entre élèves.
- écrire, ça s'apprend dans une interaction étroite entre lecture et écriture.

Les textes proposés à la lecture ne peuvent être que des textes bien écrits et possédant un contenu qui mobilise la sensibilité.

- écrire, ça s'apprend en s'appropriant les techniques d'écriture dégagées au cours des lectures.
- écrire, ça s'apprend en réécrivant après des temps d'évaluation.

Le travail d'écriture faisant suite au travail de lecture n'est pas conçu comme un travail d'imitation. Il a pour objectif de permettre à l'élève de s'approprier, en les utilisant, des procédés, des matrices d'écriture qu'on l'aura aidé à dégager au cours des séquences de lecture.

. structure du récit : notion de complication pour le héros et de transformation entre situation initiale et situation finale

. notion de narrateur et de point de vue narratif

. chronologie, retour en arrière, ellipse

. emploi du couple imparfait/passé simple

. place et fonction de la description...

Le travail à partir des textes lus va servir, d'autre part, à explorer, enrichir l'imaginaire des élèves. Par leurs qualités littéraires, par les idées et les valeurs qu'ils véhiculent, les émotions qu'ils éveillent, les questions qu'ils suscitent, les images qu'ils provoquent, ils servent de déclencheurs, de supports à l'imaginaire. Ils permettent aux élèves d'entrer dans une certaine qualité de l'imaginaire qui nourrira leur écriture. Les thèmes qu'ils abordent sont ceux qui intéressent les enfants, qui apportent des réponses ou des éléments de réponses aux questions qu'ils se posent, qui les traversent, qui les préoccupent, les éclairent sur le monde qui les entoure : la vie, la mort, l'amour, l'amitié, la jalousie, le pouvoir, la justice, l'homme et ses désirs, ses craintes, ses aspirations...

Ils sont choisis dans la littérature enfantine, bien sûr, mais aussi dans la littérature tout court : Buzzati, Tournier, Maupassant, Hemingway, Le Clézio...

Ce sont des textes entiers mais plutôt courts, de type nouvelle, pour faciliter l'analyse de leur fonctionnement.

Les textes trop faciles, voire simplistes, n'éveillent aucun trouble, aucune émotion, n'ouvrent aucun questionnement, ne permettent aucune rencontre entre soi-même et le monde.

Le texte produit par l'élève n'est jamais un plagiat, il est entièrement inventé. C'est un texte neuf qui est produit. Les contraintes imposées permettent de guider, de canaliser, de structurer sa pensée et son imagination. La créativité des enfants est respectée.

Exemple de programmation CM1 
 
lectures techniques d'écritures situations d'écriture éléments linguistiques
Contes : 

Les 7 corbeaux
(Grimm)

Le héros, sa mission, les épreuves

l'action : un début, une fin

la phrase, le point, la majuscule
Jorinde et Joringel
(Grimm)

Merghen et ses amis 
(conte russe)

imaginer et écrire  la fin du conte

imaginer et écrire la troisième épreuve et la fin du conte

repérage de l'émetteur, du récepteur, les différentes formes linguistiques sous lesquelles ils apparaissent
Le doigt magique (Roald Dahl) différence auteur/narrateur imaginer et écrire la séquence qui raconte ce que l'héroïne a fait à son professeur
Le cheval blanc de Suho 
(conte mongol)
structure du récit

le point de vue narratif

réécrire la séquence de la course de chevaux en la faisant raconter par un des personnages repérage des différentes formes linguistiques qui renvoient à la notion de personne
Tri de textes : 

thème nourriture

approche de la typologie des textes choisir un type de texte et rédiger un texte de ce type sur un autre thème
Le chasseur et la femme oiseau 

( G. Bougadier)

structure du récit
Le prunier 

(M. Nickly)

structure du récit (consolidation) écrire un récit dans lequel le héros sera un enfant qui fera basculer les valeurs d'un autre personnage central ponctuation à l'intérieur de la phrase
Enigmes policières (Souris Noire éd. Syros)

Qui a tué Minou Bonbon ?

Dans les plumes

La pêche au caramel

La fête des mères

Le crime de Cornin-Bouchon...

l'énigme policière, un récit spécifique, ses caractéristiques : 2 clans de personnages, une énigme à résoudre, une enquête, des indices. disposition et ponctuation du dialogue
J'aime lire 
(ed. Bayard Presse)

Qui a volé l'Angelico ?

Du houx dans les petits pois

Le taxi bleu

Le Turcus étoilus

le scénario : liste des événements, l'ordre chronologique, verbes au présent, tenir compte de la structure du récit écrire un scénario d'énigme policière

choisir un scénario et rédiger l'énigme policière (contrainte : le narrateur sera un des personnages de l'énigme)

découpage en paragraphes
Dossier sur le thème des loups

Le K Buzzati

le déroulement du temps : notion de chronologie,

l'ellipse 

imaginer et écrire la fin de la vie de Stéfano après la première apparition du K et l'interdiction que lui fait son père de naviguer (contrainte : pratiquer des ellipses )

découpage en paragraphes

écrire un scénario de récit sur le thème des loups (contrainte : pas de conte et caractère dramatique)

les marqueurs de temps
Le boutefeu du Grand Nord B. Clavel (Okapi) Le retour en arrière le scénario du Boutefeu étant donné, choisir une entrée qui ne soit pas la première de l'ordre chronologique et rédiger le retour en arrière

choisir un scénario de loups et rédiger le récit (contrainte : choisir un narrateur et pratiquer un retour en arrière)

les marqueurs de lieu
 

 CM2
 
Lectures  technique d'écriture situations d'écriture éléments linguistiques
Tri de textes révision typologie des textes choisir un type de texte et rédiger un texte de ce type sur un autre thème
L'enfant qui parlait aux animaux
(R. Dahl)
imaginer et écrire la fin du récit
Marie et le chat sauvage 
(D. Bour)
révision : le point de vue narratif faire raconter la séquence de la capture de la tortue par un des personnages du récit
Le taureau fidèle 
(Hemingway)

L'homme qui plantait des arbres 
(Giono)

révision : structure du récit écrire un scénario de récit dans lequel le héros reste fidèle à une exigence les temps du récit : 

- opposition discours/récit

- imparfait/passé simple

Cabot-Caboche 
(D. Pennac)

Le faucon déniché 
(J-C Noguès)

analyse des débuts de ces romans étudiés en lecture suivie : comment s'y prendre pour entrer dans le récit ?
La fin de Robinson 

(7 contes, M. Tournier)

le retour en arrière plus-que-parfait/ 

imparfait/passé simple

Le dernier concert de Simon Pavel
(J-P Orban), Okapi Nø 263
le retour en arrière choisir un scénario d'exigence et rédiger le récit (contraintes : 

faire un retour en arrière utiliser imparfait, passé simple, plus-que-parfait)

entrer directement dans le récit en guidant le lecteur

Morphologie du passé simple
Tri de descriptions la description : définition écrire une description soit explicative soit poétique soit argumentative... les reprises anaphoriques du sujet
L'auto-stoppeur 
(R. Dahl)

Amandine ou les deux jardins
(M. Tournier)

Orlamonde 
(Villa Aurore de Le Clézio)
 

la description : place et fonction dans le récit emploi des substituts
Celui qui n'avait jamais vu la mer
( Le Clézio)
imaginer et écrire une description de la mer telle que Daniel l'a vue : ses émotions, ses sensations, ses sentiments
dossier : descriptions le fonctionnement de la description écrire une description selon un fonctionnement déterminé. au choix : portrait avec point de vue, devinette (l'objet à décrire n'étant pas nommé), un paysage par les couleurs ou un élément repère...
dossier : 
la lettre dans le récit

La lettre allemande 
(G Caban)

La lettre brûlée 
(R. Causse)

Le trou dans le mur 
(A-M. Chapouton)

Lettres à sa fille (Calamity Jane)

La plus longue lettre du monde (N. Schneegans)

L'enfant et le chien (dans Chagrins précoces de Danilo Kiss)

Le Testamour ou Remèdes à la mélancolie 
(I,V,M Soriano)

La sacoche jaune 
(L Bojunga Nunes)

rôle et fonction de la lettre dans le récit écrire un scénario de récit qui contiendra une ou des lettres (ne pas rédiger la lettre)

choisir un scénario écrire le récit et les lettres (contrainte : insérer des descriptions aux moments-clés du récit)

 
 
 

Ce tableau appelle quelques 
commentaires : 

S'il est important de proposer des textes-supports de qualité, il n'est pas moins important d'en fournir une grande quantité au cours de l'année afin de favoriser le foisonnement de questions, d'images nécessaires à la création. D'autres lectures sont proposées : romans travaillés en lecture suivie, romans choisis par les élèves et présentés, documentaires, poésies, autres dossiers (esclavage, maison, Indiens, cheval, éducation, montagne, cirque Prévert...) constitués avec des textes regroupés selon les différents aspects du thème : scientifique, historique, sociologique, littéraire, poétique, mythologique. Les dossiers sont constitués par l'enseignant en fonction des sujets qu'il veut aborder ou parce que le thème est arrivé dans la classe, apporté par des élèves ou à l'occasion d'un projet.

D'autres écrits sont produits parallèlement : poésies, textes explicatifs, incitatifs...

Il n'est bien évidemment pas facile d'affirmer que l'on retrouve des traces des lectures dans les productions écrites des élèves. En effet, que savaient-ils avant, qu'ont-ils appris précisément et réinvesti? Toutefois, au niveau des techniques d'écriture du récit, il est possible de constater qu'ils savent construire des récits structurés dans lesquels la notion de complication et de transformation est assez bien maîtrisée. Ils savent choisir le narrateur le mieux adapté pour donner de l'efficacité au récit. Ils ont pris conscience qu'il faut prendre en compte le lecteur en essayant de le guider, de l'orienter ou de le surprendre. La notion de place et de fonction de la description est acquise. L'intérêt du retour en arrière comme effet est compris mais le maniement des temps du récit reste une difficulté. La rédaction de la situation finale et l'analyse psychologique des personnages demanderaient à être travaillées davantage avec plus de temps ainsi que le travail de documentation sur les lieux et l'époque où se déroule l'action. On pourrait penser que ce travail sera poursuivi au collège. On pourrait aussi imaginer que ce travail, s'il était commencé plus tôt sur certains aspects, permettrait d'approfondir et d'aller plus loin en CM2.

Des traces au niveau des images, des thèmes empruntés ou éveillés par ces lectures sont toutefois reconnaissables. Dans les récits de loups, par exemple, on retrouve les personnages de meneurs de loups et de loups-garous. Ces récits sont situés dans des pays de forêts ou de neige, dans des périodes difficiles pour les hommes. Les images de cercles tracés par les loups autour des maisons en signe de menace, de soirs de pleine lune, de massacres de loups proviennent des lectures proposées. D'autre part, on y retrouve les deux aspects du loup dans les mentalités : loup maléfique et cruel, loup vénéré et royal. On peut faire le même constat sur d'autres thèmes abordés : l'esclavage (thème repris dans un récit d'exigence provenant d'un roman étudié en lecture suivie Une nièce de l'Oncle Tom), le choix de mourir du héros pour rester fidèle à son exigence (protéger les animaux) rappelle évidemment le héros du Taureau fidèle d'Hemingway...
 
 

Descriptif pédagogique

Toute la classe travaille en même temps.
Premier temps : 
lecture silencieuse du texte-support.
discussion, échanges sur le sens profond.
Deuxième temps :
observation, analyse, démontage du texte pour dégager une technique d'écriture
Troisième temps : 
situation d'écriture : entretien collectif pour vérifier la compréhension de la tâche à effectuer et échanger des idées de personnages, de situations, de lieux, des images, faire émerger des pistes, donner des idées à ceux qui en ont moins...
 

  •  écriture courte (exercices de réécriture ou d'insertion dépendant du texte de départ) : chaque élève rédige à partir de la consigne et peut demander conseil à l'enseignant.
 
  • écriture longue (par groupes d'affinités de 3 ou 4), complètement autonome du texte de départ : 
. rédaction d'une trame narrative, scénario.

. évaluation de chaque scénario par toute la classe. Le récit est-il structuré en 5 parties ? Fait-il apparaître une transformation ? Le déclencheur de l'action est-il en rapport avec l'état initial ? sinon, quelles suggestions peut-on faire pour améliorer ?

. réécriture des scénarios par groupes.

. évaluation par toute la classe.

. réécriture éventuelle (souvent rapide).

. choix d'un scénario par chaque élève et rédaction individuelle du récit en plusieurs temps pour éviter la saturation.

. évaluation orale par toute la classe et l'enseignant de ce premier état : les consignes d'écriture ont-elles été respectées ? Le choix du narrateur est-il maintenu jusqu'au bout ? Le choix du narrateur est-il pertinent ? Son point de vue sur l'action est-il apparent ? Le moment choisi pour entrer dans le récit est-il judicieux ? Le couple imparfait/passé simple est-il bien utilisé ? Les descriptions sont-elles bien placées ? Les éléments choisis sont-ils pertinents ?... sinon, quelles propositions peut-on faire pour améliorer ?

. réécriture individuelle.

. mise au net après correction de l'enseignant qui signale les erreurs d'orthographe, de syntaxe, de conjugaison que les élèves sont capables de corriger ou qui corrige lui-même les autres.

L'évaluation et la réécriture, pour qu'elles soient efficaces et ne rebutent pas, se pratiquent sur un nombre réduit de critères, clairement énoncés.

Une telle démarche permet à l'apprenti écrivant de s'approprier des matrices d'écriture et d'y glisser ses pensées, ses émotions, de les faire partager, dans un climat de classe accueillant et coopératif, de la part des enfants comme de l'enseignant qui doit savoir accepter des maladresses, des imperfections, des naïvetés, sachant que les élèves sont en cours d'apprentissage. l'objectif n'est pas de former des écrivains mais de leur donner à la fois les compétences pour lire et écrire et des outils pour y parvenir. Il est indispensable que le regard porté sur les textes par l'enseignant soit à la fois empreint d'exigence quant aux consignes et contraintes fixées, mais également attentif, au-delà des imperfections, aux potentialités d'écritures qui s'éveillent, se développent. C'est à cette condition qu'on peut prendre un réel plaisir à lire les productions des élèves.

L'évaluation qui suit toute production lui permet de prendre de la distance, du recul, d'avoir prise sur son apprentissage. Elle est valorisante car il mesure immédiatement les effets sur les lecteurs. Il se rend vite compte qu'il produit de vrais textes, construits, avec un contenu, et qui atteignent ses lecteurs.
 
 

Exemples de productions

Du scénario au récit

Scénario 

Un petit garçon noir de 10 ans vit dans la brousse en Afrique.
Quand les marchands d'esclaves arrivent au village, le petit noir part se cacher pour ne pas se faire prendre.
Un jour, il est pris et emmené sur un bateau. 
Il arrive dans une plantation avec les autres esclaves. Il ne supporte pas d'être maltraité.
Il s'enfuit avec d'autres au nord où l'esclavage n'existe pas.
Ils sont rattrapés et ramenés sur la plantation.
On les fouette pour les punir. Plus tard, il recommence à ne plus pouvoir supporter.
Il est assez grand et il s'enfuit. Il doit passer sur un pont effondré au-dessus des sables mouvants.
"Mieux vaut mourir que de vivre esclave" et il saute.
Il s'enfonce. Personne ne peut le sauver.
Il meurt. Il est libre.

Récit

Le courage de Jérémy
Dans la plantation de M. Brigand, en Amérique, vit un esclave qui s'appelle Tom. Il est très gentil, il raconte souvent des histoires aux enfants.
Un soir, il dit : (r) Les enfants, je vais vous raconter une histoire pour vous montrer que le héros a été courageux et qu'il faut être courageux comme lui.
Un jour, un esclave de la plantation avait décidé de ses sauver. Il s'appelait Jérémy. Il ne supportait pas d'être enchaîné et d'être maltraité. Il avait alors dix-huit ans. Jérémy avait été pris en Afrique à l'âge de quinze ans par un nommé Roger Grayson, marchand d'esclaves. On avait enchaîné Jérémy. Une fois entré dans le bateau, on l'avait poussé dans la cale, il s'était allongé à côté de moi. Il se mit à penser douloureusement que maintenant il n'allait plus être libre et ne plus jamais revoir les siens et l'Afrique.
Le voyage fut très dur pour lui.
Arrivé à la plantation, Jérémy fut envoyé dans les champs. Il devait labourer pendant des heures. Le soir, il était très fatigué, il avait des ampoules partout, sur les mains, sur les pieds. Il se disait qu'il ne pourrait pas vivre cette vie-là longtemps. Il n'arrivait même pas à s'endormir tellement il avait mal partout.
Un jour, Jérémy décida de se sauver, il n'en pouvait plus de cette vie.
Alors, il réunit ses amis, il leur posa une question :
-Voulez-vous vous sauver avec moi ? 
- Il faut qu'on réfléchisse.
- Non, dit Jérémy, il faut me donner une réponse tout de suite.
- Si on se fait prendre on aura une bonne punition.
- Mais si on reste on va mourir au travail. 

On accepta.On attendit les douze coups de minuit et on se sauva vers le Canada. On était cinq : Jérémy, Franty, Florent, Mickaël et moi. Jérémy tomba et ça fit un grand bruit qui réveilla les chiens. Les aboiements réveillèrent le maître et les gardes. Le maître s'aperçut qu'il manquait cinq esclaves.
Il mit les gardes à notre recherche. On courait à toute vitesse mais les gardes couraient plus vite que nous car ils étaient plus grands et plus forts. Ils nous rattrapèrent.
Une fois rentrés à la plantation, Jérémy, moi et les autres, on fut fouettés et enfermés dans un cachot pour au moins dix jours.
Le cachot était tout noir et plein de rats. Dix jours plus tard, on nous fit sortir et on retourna sur la plantation. On recommença à travailler encore plus dur qu'avant. Jérémy n'en pouvait plus, il était couvert de plaies. Ses plaies étaient couvertes de poussière. Il était fatigué au point qu'il ne pouvait presque plus bouger.
Le maître le faisait travailler quand même sans un jour de repos.
N'en pouvant plus, Jérémy nous dit un soir :

- Je vais me sauver. Je ne peux plus supporter cette vie-là, viendrez-vous avec moi ? Réfléchissez.  Il s'endormit.
On se sauva dans la nuit, très tard.
Le matin, le maître s'aperçut qu'il manquait cinq esclaves encore. Il lança les gardes à notre recherche. Avec Jérémy nous n'avions pas pu aller très loin car il y avait eu un gros orage et des arbres foudroyés barraient les chemins.
Les gardes nous avaient vite rattrapés. Ils trouvèrent Jérémy, moi et les autres en train de traverser le pont.
Jérémy était le dernier. Une planche céda. Jérémy ne pouvait plus passer.
Il nous dit : 
- Mieux vaut mourir que de vivre esclave ! 

Il sauta dans les sables mouvants et, petit à petit, il s'enfonça et disparut.
Nous nous fîmes reprendre et on alla encore une fois dans le cachot. On pensait beaucoup à Jérémy qui avait référé la mort à l'esclavage. 
epuis, personne ne s'est plus jamais enfui.
Les enfants, n'oublions jamais le courage de Jérémy...

Virginie
 
 
Exemples de scénarios de lettres

La structure du récit maîtrisée

1
Jo est une petite fille qui vit avec ses parents. Sa mère meurt.
Son père, fou de douleur, devient malade. Il perd son travail.
Il confie Jo à une tante. Chez sa tante, Jo est malheureuse.
Elle écrit à son père pour lui redonner force et courage et pour qu'il la reprenne.
Il retrouve un travail.
Il revient la chercher et ils vivent ensemble.

2
Brenda est paralysée des bras.
Ses parents la placent dans un établissement car ils ne supportent pas son handicap.
Avec une amie, elle leur envoie des lettres, poèmes, histoires inventées...
Ses parents comprennent qu'elle a un coeur et une âme.
Ils décident de la reprendre avec eux.

3
Depuis que sa mère est morte, Cédric, 11 ans, ne fait que des bêtises.
Son père qui est très malheureux d'avoir perdu sa femme ne le supporte plus.
Il l'envoie en pension.
En pension, Cédric est très malheureux. Il écrit à son père.
Le père comprend que Cédric souffre aussi.
Il le fait sortir de pension et ils vont vivre de nouveau ensemble.

4
Eric vit chez ses parents. Il est tout seul et il s'ennuie.
Il écrit à un monsieur dont il a trouvé le nom, par hasard, dans l'annuaire.
Il s'agit de Georges Colbert, un vieux monsieur qui est veuf.
Georges Colbert ne répond pas. 
Eric écrit une deuxième lettre. Georges Colbert lui répond.
Une correspondance s'installe. Georges Colbert propose un rendez-vous. Eric s'y rend.
Georges Colbert invite Eric à déjeuner.
Les parents d'Eric s'inquiètent et le grondent.
Eric leur raconte sa journée.
Ses parents invitent Georges Colbert et ils deviennent amis.

5
Un enfant de dix ans vit seul depuis toujours avec sa mère, en Amérique.
Son père habite Bordeaux mais il ne le connaît pas.
Un jour, dans le grenier de sa grand-mère, il trouve une boîte de photos anciennes.
Il reconnaît sa mère, en mariée, avec son mari.
Il questionne sa grand-mère qui lui dit que cet homme est son père.
L'enfant questionne sa mère qui refuse de lui répondre.
L'enfant se met à écrire des lettres à son père sans les envoyer.
Sa mère les découvre.
Elle lui donne l'adresse de son père et lui explique les raisons de la séparation.
L'enfant écrit à son père.
 

Exemple d'entrée dans le récit après
le travail d'analyse des débuts de récits

scénario 5 de récit avec insertion de lettre.

-Luc, tu es là ?
- Oui, je suis en train de jouer. 
J'étais au grenier et je jouais. Tout à coup, je fus pris d'une furieuse envie de lire. Je fouillai dans la malle aux livres et je vis une photo. Je la regardai attentivement et très calmement. C'était une photo de mariage. Tout à coup, je reconnus quelqu'un : ma mère en robe de mariée avec un homme. Je descendis voir ma grand-mère.
- Grand-mère ! Qui est cet homme ? Pourquoi ne m'en as-tu jamais parlé ? dis-je.
- Bon, tu as maintenant dix ans. Tu es en âge de le savoir. Sur la photo, c'est ton père. 
Quand je revins chez moi, la phrase de ma grand-mère trottait dans ma tête.
Alors, je dis à ma mère : 
- On n'a jamais vu mon père, pourquoi ne m'en as-tu pas parlé ? 

Elle resta bouche-bée. Je lui reposai ma question plusieurs fois. Elle n'y répondit toujours pas.
Je me décourageai et allai dans ma chambre. Je me mis à écrire des lettres.
...

Mickaël (CM2)
 
 
Exemples de réécriture après évaluation
et insertion d'un apport technique
en cours d'écriture 

Consignes d'écriture données : 

1) un récit de loup, qui ne soit pas un conte, qui présente un caractère dramatique.
choisir un narrateur (personnage du récit)
retour en arrière
2) insérer des descriptions
 

Scénario - état 1

1 - Un homme qui s'appelle Jeannomas Diableau.
2 - Il va dans la forêt et se perd.
3 - Il trouve une maison sombre et lugubre. (c'est un laboratoire)
4 - Il trouve un livre de magie : comment devenir loup-garou.
5 - Il le lit et veut devenir loup-garou.
6 - Il essaie de faire la potion ; la première fois, il échoue ; la deuxième fois aussi ; la troisième fois, il réussit.
7 - Il devient méchant, emête les gens. Il crée un accident et sur le journal, il voit écrit : deux morts et quinze blessés, Mme Diableau Jennesse et M. Charbacaire Henri.
8 - Il regrette d'avoir fait ça.
9 - Il veut redevenir normal.
10 - Il retourne au laboratoire et voit un loup.
11 - Ce loup-là est gentil, il ne fait pas de mal aux hommes.
12 - Il essaie de l'aider. Mais il ne retrouve pas le livre.
13 - Il le recherche trois heures et demie.
14 - Il le retrouve.
15 - Il cherche la page de la potion et la montre à son compagnon.
16 - Ils font la potion une première fois ; ils échouent. Ils la font une deuxième fois et réussissent.
17 - Ils boivent la potion et deviennent hommes.
 

Scénario - état 2

Jeannomas Diableau est marié à Jennesse Diableau.
Ils ne s'entendent pas bien. Jeannomas est méchant avec tout le monde.
Il va dans la forêt, se perd et trouve une maison sombre et lugubre : c'est un laboratoire.
Il y trouve un livre : comment devenir loup-garou ?
Il essaie de préparer la potion trois fois et réussit.
Il devient encore plus méchant qu'avant. Il attaque des gens.
Un jour, il lit dans le journal que deux personnes dont sa femme ont été attaquées par un loup.
Il regrette ces atrocités.
Il veut redevenir un homme.
Il retourne au laboratoire et voit un loup.
Ce loup-là est gentil et ne fait pas de mal aux hommes. Il veut bien l'aider.
Ils font la potion et réussissent au bout de deux fois.
Le loup gentil est en réalité une femme : elle lui explique qu'étant petite, elle a reçu un sort et qu'elle attendait que quelqu'un comme Jeannomas l'en délivre car seule, elle ne pouvait pas y parvenir.
Elle boit la potion et redevient femme.
Jeannomas reconnaît alors sa femme.
 

Récit entier - état 1

narrateur : Jeannomas Diableau  - déclenchement de l'action : ligne 3

Un jour, j'allai dans une forêt pour cueillir des fleurs. Tout à coup, j'entendis un coup de tonnerre. Je vis une maison abandonnée et découvrit que c'était un laboratoire. Je rentrai chez moi, mangeai et revit ma femme qui s'appelle Jennesse Diableau. Je retournai au laboratoire pour voir s'il y avait quelque chose d'intéressant. Ma femme me demanda où j'allais. Je lui dis que j'allais me reposer dans ma chambre. Je passai par la fenêtre et allai au laboratoire. Je fouillai partout et y trouvai un livre couvert de poussière. Je soufflai dessus et vis le titre : "Comment devenir loup ?" Je l'ouvris et je vis une sorte de recette. Il y avait marqué : "Comment devenir loup ? Il vous suffit de lire ça", et je lus : "faites bouillir dans une bassine deux pattes de crapaud, une araignée, deux coeurs de corps humain".

Je l'essayai mais ce qui me manquait, c'était les corps humains. Je vis au loin deux hommes morts. Je les pris. Il y avait quelque chose qui m'inquiétait, c'était l'orage et les deux hommes morts. Je bus la potion et je me transformai en loup-garou. J'attaquai tout sur mon passage. Un jour, j'allai au laboratoire et eus des hallucinations. Je voyais des gens avec des couteaux plantés dans le ventre. Il y avait toujours cet orage. J'attaquai un homme et une femme.

Le lendemain, je lus dans le journal et vis un gros titre : "Un homme et une femme attaqués par un dangereux loup". Je lus l'article et reconnus ma femme avec une main coupée. J'allai à l'hôpital voir ma femme. Elle n'était pas morte. Je sautai de joie. Je décidai de revenir homme parce que j'avais fait trop de dégâts. Je retournai au laboratoire. Je vis un autre loup. Je fis la potion pour le loup et pour moi. On a bu la potion et je reconnus ma femme. Elle m'expliqua qu'elle avait reçu un sort étant petite. Je ne retournerai plus jamais au laboratoire.
 

Entrée du récit (réécriture) :

Je me présente : je m'appelle Jeannomas Diableau et j'ai cinquante-neuf ans. Je vais vous raconter l'histoire qui m'est arrivée quand j'avais environ vingt-six ans. J'allais oublier de vous dire que j'étais marié avec Jennesse Diableau et qu'elle a cinquante-huit ans. Maintenant, à l'histoire ! L'histoire se déroula en Amérique du Sud.

Ecriture des descriptions à insérer dans le récit :

La maison était grise avec des carreaux cassés. Elle était sombre. Elle faisait peur. L'intérieur était sale, plein de poussière. Il y avait des machines qui marchaient toutes seules. Elles étaient de toutes les couleurs.

Ma femme était belle, elle avait les yeux bleus, les cheveux vraiment bruns et longs ; elle portait souvent une chemise noire, des chaussettes noirs et enfin un pull noir. Elle adore le noir. Mais son regard était méchant.
Le livre avait mille recettes de potions. Il était daté de 1450, il était donc très vieux. Les pages étaient froissées dans tous les sens.
L'orage était terrible, les éclairs déchiraient le ciel toutes les secondes. La foudre tomba de nombreuses fois.
Le loup était brun, il avait les yeux bleus, un air doux et gentil. Il tirait la langue. C'était une louve. Elle était rassurante, elle ne faisait pas peur.
Je reconnus ma femme. Elle avait changé mais elle avait toujours des chaussettes noires, un pantalon noir, un pull noir. Elle avait toujours les yeux bleus, les cheveux bruns et longs, mais son regard était devenu gentil. Bref, c'était ma femme.

Etat final du récit (état 2)

Je me présente : je m'appelle Jeannomas Diableau et j'ai cinquante-neuf ans. Je vais vous raconter l'histoire qui m'est arrivée quand j'avais environ vingt-six ans. J'allais oublier de vous dire que j'étais marié avec Jennesse Diableau et qu'elle a cinquante-huit ans. Maintenant, à l'histoire ! L'histoire se déroula en Amérique du Sud.
Un jour, j'allai dans une forêt pour cueillir des fleurs. Tout à coup, j'entendis un coup de tonnerre. Je vis une maison abandonnée. La maison était grise avec des carreaux cassés. Elle était sombre. Elle faisait peur. L'intérieur était sale, plein de poussière. Il y avait des machines qui marchaient toutes seules. Elles étaient de toutes les couleurs. Je me rendis compte que c'était un laboratoire.
Je rentrai chez moi, mangeai et revit ma femme. 
Ma femme était belle, elle avait les yeux bleus, les cheveux vraiment bruns et longs ; elle portait souvent une chemise noire, des chaussettes noires et enfin un pull noir. Elle adore le noir. Mais son regard était méchant.

Je retournai au laboratoire pour voir s'il y avait quelque chose d'intéressant. Ma femme me demanda où j'allais. Je lui dis que j'allais me reposer dans ma chambre. Je passai par la fenêtre et allai au laboratoire. Je fouillai partout et y trouvai un livre couvert de poussière. Je soufflai dessus et vis le titre : "Comment devenir loup ?" Je l'ouvris et je vis une sorte de recette. C'était un remède magique. Ce livre avait mille recettes de potions. Il était daté de 1450, il était donc très vieux. Les pages étaient froissées. Il y avait marqué : "Comment devenir loup ? Il vous suffit de lire ça", et je lus : "Faites bouillir dans une bassine deux pattes de crapaud, une araignée, deux coeurs de corps humain".

Je l'essayai mais ce qui me manquait, c'était les corps humains. Je vis au loin deux hommes morts. Je pris leur coeur... Il y avait quelque chose qui m'inquiétait, c'était l'orage et les deux hommes morts. Je bus la potion et je me transformai en loup-garou. J'attaquai tout sur mon passage. 

Un jour, j'allai au laboratoire et eus des hallucinations. Je voyais des gens avec des couteaux plantés dans le ventre. Il y avait toujours cet orage. L'orage était terrible, les éclairs déchiraient le ciel toutes les secondes. La foudre tomba de nombreuses fois.

J'attaquai un homme et une femme. Le lendemain, je lus dans le journal et vis un gros titre : "Un homme et une femme attaqués par un dangereux loup". Je lus l'article et reconnus ma femme avec une main coupée. J'allai à l'hôpital voir ma femme. Elle n'était pas morte. Je sautai de joie. Je décidai de revenir homme parce que j'avais fait trop de dégâts. Je retournai au laboratoire. Je vis un autre loup. Le loup était brun, il avait les yeux bleus, un air doux et gentil. Il tirait la langue. C'était une louve. Elle était rassurante, elle ne faisait pas peur.

Je fis la potion pour le loup et pour moi. On a bu la potion et... je reconnus ma femme. Elle avait changé mais elle avait toujours des chaussettes noires, un pantalon noir, un pull noir. Elle avait toujours les yeux bleus, les cheveux bruns et longs, mais son regard était devenu gentil. Bref, c'était ma femme.

Elle m'expliqua qu'elle avait reçu un sort étant petite qui l'avait condamnée à être loup-garou. 

Je ne retournerai plus jamais au laboratoire.
 
 

Exemple d'écriture de récit policier

La vengeance des oiseaux.
Je m'appelle Eric. J'habite dans un petit village tranquille d'Angleterre. Il m'est arrivé quelque chose d'incroyable.
J'élevais des oiseaux avec mon père. Je leur mettais des bagues pour ne pas les perdre. Tous les ans, pour mon anniversaire, j'avais droit à un couple d'oiseaux. Cette année, j'avais un couple de pigeons, je les élevais avec soin. Ils pouvaient sortir ou entrer dans leur cage. Ils comprenaient tout ce que je leur disais. Seulement ils avaient des têtes de mule. Tous les après-midi, ils sortaient et ne revenaient que le soir et, bien des fois, je les cherchais très tard. Je leur avais donné un nom : le mâle s'appelait Noiraud et la femelle Blanche.
Un jour que je nettoyais les cages, je découvris des oeufs dans le nid. Alors je remis tout en place. Pendant une ou deux semaines, je n'allais plus les voir pour ne pas les déranger.
Il y avait dans ce village des gens que je n'aimais pas : le charcutier, le jardinier et une dame qui ramassait des animaux abandonnés ou blessés.
Un dimanche après-midi, j'entendis des piaillements dans le nid. Je m'approchai à pas de loup. J'ouvris la grande cage et je regardai dans le nid. Quelle surprise ! Blanche n'était plus là ! Les oisillons étaient restés seuls. Elle devait être partie chercher un ver de terre ou un insecte. Je regardai autour de moi. Horreur ! Le grillage de la cage était arraché. "Elle a dû passer par là. Elle n'a pas dû aller bien loin puisque les champs sont en face de chez nous", me disais-je pour me rassurer. Mais Blanche ne revenait pas. Je ne la retrouvais plus.
Je lâchai tous mes oiseaux et je leur ordonnai de la rechercher. Au lieu de cela, ils se mirent à tout saccager. Ils cassaient tout sur leur passage. Quand ils rencontraient un marchand de glaces, ils renversaient les cornets. Quand c'était un vitrier, ils fonçaient dans les vitres. C'était un vrai désastre. Dans le village, c'était la panique. Noiraud alla chez le jardinier pendant que j'allais chez le charcutier. Il n'y avait rien. Chez la dame, rien. Noiraud enfin m'apporta la bague de Blanche et me guida chez le jardinier. Je compris alors que c'était lui qui l'avait tuée.
Je le fis sortir et Noiraud alla chercher ses amis qui le griffèrent, le piquèrent...
- Maintenant, avouez que c'est vous qui avez tué Blanche. La bague était pleine de sang. Avouez, sinon mes oiseaux recommencent.
- Oui, c'est vrai, je l'ai tuée.
- Et maintenant, ne recommencez plus jamais !
Le jardinier, couvert de blessures, honteux, promit de respecter les oiseaux et j'ordonnai aux oiseaux de le laisser tranquille.

Florent N. (CM1)
 
 
Pourquoi faire écrire des récits ?

Pour donner et développer le désir d'écrire, d'inventer, d'imaginer, de créer, de se chercher, de s'inventer, de s'imaginer, de se dire.

Pour apprendre la prise en compte du destinataire : chercher à l'atteindre, lui proposer sa vision du monde. 

Cet apprentissage de l'écriture à travers l'écriture de récits inclut la prise de conscience qu'écrire c'est penser, ordonner, organiser sa pensée.

Celui qui écrit, qui a une expérience de l'écriture, connaît mieux le fonctionnement de l'écrit, en possède une théorisation qui lui permet de devenir un "vrai" lecteur : recherche du sens profond ou caché, confrontation avec sa pensée et sa sensibilité, compréhension de la stratégie de l'auteur...

Par la possibilité qui est offerte de rencontrer les autres et leurs pensées, d'exprimer et de confronter les siennes, celui qui écrit des récits fait l'expérience d'entrer dans la culture.

Produire des récits après avoir questionné son moi le plus profond, le plus secret, avoir été sollicité jusque dans son inconscient, conduit à approcher la notion de pouvoir : pouvoir sur soi par le recul pris sur ses émotions, ses idées, pouvoir sur le monde par l'affirmation de son existence, de son identité.

" Texte et pouvoir ont en commun d'explorer les limites de ce qui résiste et le texte, du fait des caractéristiques matérielles de l'objet écrit (sa présence totale et immédiate) impose de chercher et de produire une cohérence, donc de penser le monde au lieu simplement de le nommer. (J. Foucambert L'écriture, préalables à sa pédagogie Préface)
 
 
 
 

Jo MOUREY.
 
 

Références

Ecrire en classe (tomes I et 2), de la grande section au CM. (Groupe d'écriture de l'Ecole Normale de l'Yonne. - CDDP de l'Yonne 89000 Auxerre)

Quelques jalons pour une pratique textuelle de l'écrit. (CEFISEM Ecole Normale du Puy-de-Dôme - CRDP Clermont-Ferrand)

Pédagogie du texte descriptif (G Haas, D. Lorrot) Revue Pratiques Nø 55.

Entrées en écriture (G Haas, D. Lorrot) Les Cahiers du C.R.E.L.E.F Nø 30 Université de Franche-Comté Besançon.

Entrée dans l'écriture narrative. Thèse de doctorat présentée par D.Lorrot (1992) Université de la Sorbonne nouvelle Paris III.

Lire et écrire des récits au CM. Actes de Lecture nø 35
 

 
? Jo MOUREY.