Lire et écrire, un vrai plaisir
au cycle 3 et en 6ème.
Evelyne Chatelain et René Macron
Ed. CRDP - CDDP du Val d'Oise.

Une note de l'éditeur signale que cette plaquette s'inscrit dans la continuité de deux ouvrages qui l'ont précédée :

- Apprendre à questionner un texte au cycle des apprentissages fondamentaux.
- Activités systématiques de lecture au cycle des apprentissages fondamentaux.
 

Si dans le premier ouvrage au moins (je ne connais pas le second), on percevait bien comment la problématique des auteurs était centrée sur des pratiques visant à construire du sens avec un texte dans le cadre d'un projet développé par la classe et comment la théorisation de ces pratiques était un élément déterminant de l'acte d'apprendre, ces aspects paraissent moins évidents ici.

On s'adresse cette fois au cycle des approfondissements et au début du premier cycle du collège et apparaît, très présente au point de constituer le point central de l'ouvrage et d'en accaparer le titre, l'incontournable notion de plaisir.

Non pas que l'A.F.L. sous estime le plaisir - il n'y a pas de mal à se faire du bien ! - mais le non lecteur est aussi, comme le note Jean Foucambert, " quelqu'un qui, comme le lecteur, obéit au principe de plaisir, et c'est pour son plaisir qu'il ne lit pas. ". 

Sans doute aurait-il été au moins aussi utile d'axer la réflexion du lecteur sur le pouvoir que confèrent, quand on en a une bonne maîtrise, la lecture et l'écriture. Le plaisir de lire repose sans doute davantage sur l'exercice aisé de ce pouvoir que sur la nature même des écrits qu'on est amené à rencontrer et le loisir que peut offrir la lecture.

La plaquette s'articule autour de trois domaines principaux :

- Lire des textes.

- Produire des textes.

- Construire et utiliser des outils d'analyse.
 

Dans chacun des domaines sont recensés avec minutie les "objectifs généraux", "les objectifs identifiables", et les "grands types d'activités". Un vrai travail de didacticien qui prend en compte les recommandations des Instructions Officielles en vigueur, mais qui reste relativement muet sur les raisons profondes de l'interaction entre un lecteur et des écrits. De là à penser que c'est la logique de l'activité conçue par le maître qui fera la richesse et la qualité de cette interaction...

Ceci étant, si l'on rentre dans la logique de la didactique, l'ensemble est cohérent et parfaitement transposable à des pratiques plutôt scolaires d'apprentissage de la lecture.

Les activités proposées gravitent surtout autour du roman ou de la nouvelle - plaisir oblige - et la B.C.D. et/ou les coins lecture y occupent une place privilégiée, ce qui n'est pas négligeable.

Les activités d'écriture sont surtout des activités dont le point de départ réside dans une contrainte d'écriture (transformer un texte, produire un texte à partir d'une structure donnée, écrire à partir d'illustrations...), et qui seraient donc à classer dans la catégorie des activités systématiques. L'exemple donné en guise de conclusion, d'"activités organisées autour d'un roman : Les enfants de Timpelbach, Henry Winterfeld, Le livre de poche jeunesse, Hachette", classique dans la démarche, peut être un repère utile pour des maîtres débutants ou en formation.

J.Pierre BOUTON