La revue de l'AFL

Les actes de lecture   n°56  décembre 1996

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note de lecture 

L'école : en progrès, 
mais peut mieux faire ! 
J.Paul JULLIAND 
SEDRAP Education. 1996.

 

 
Ce livre de Jean-Paul Julliand, très structuré, avec un sommaire explicite permet sans doute de poser les problèmes des enseignants aujourd'hui. Y sont passés en revue la notion d'enseignement, les différents types d'enseignements, les différences entre ce que les élèves doivent, veulent, ou peuvent apprendre, la pédagogie du "faire" ; y est dénoncé l'enseignement collectif finalement très individualiste, par opposition à un " enseignement individualisé grâce à une bonne gestion des divers collectifs possibles. " L'équipe enseignante semble alors nécessaire. Nécessaire aussi la distanciation face à l'imprévu et à l'inattendu. 
 L'intérêt de l'auteur va au modèle auto-socio-constructif  : on n'apprend rarement tout seul et on apprend contre quelque chose. La solution  serait-elle la situation problème, élaborée par le maître ? 

Pour les élèves les plus réticents à l'apprentissage, existeraient des "sas" provisoires où serait mis en place un programme permettant de réinsérer progressivement ces récalcitrants dans la voie "normale". 

Les IUFM et les MAFPEN doivent revoir leur copie dans la formation initiale des maîtres et mettre l'accent sur la " remédiation à chaud ou en différé des écarts observés entre le prévu et l'observé " mais aussi " contextualiser, décontextualiser, recontextualiser ", rééquilibrer les rapports aux autres, en liant apprentissage et socialisation, accroître l'hétérogénéité. 

Question importante posée : l'école ne doit-elle servir que l'école ? Autrement dit les apprentissages à l'école doivent-ils être ancrés dans le réel pour être transférables ou restent-ils des apprentissages scolaires ? 
La violence à l'école viendrait-elle de cette absence de distance consciente entre le réel et le fictif, les élèves ne distinguant plus très bien l'un de l'autre. 
On le voit, le livre est un patchwork qui propose des solutions : rescolariser l'école, prolonger la scolarité obligatoire, rêver l'utopie et transformer les mentalités enseignantes en faisant des réformes accompagnées d'une formation adéquate des enseignants. 
Sont-ce des solutions nouvelles et révolutionnaires qui permettraient d'imaginer de nouvelles hypothèses ? 
Malgré une volonté évidente de mettre à plat les problèmes, de donner des exemples concrets à l'appui de la thèse développée - exemples pris le plus souvent dans l'éducation physique - et d'essayer de répondre aux angoisses des enseignants et des élèves, l'ensemble du livre reste assez décevant.
 

 
Anne VALIN