La revue de l'AFL
Les
actes de lecture n°63
septembre 1998
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Classe-lecture au Maroc
Dans le cadre du programme de coopération
intitulé Projet relatif A l'enseignement en milieu rural,
mission a été demandée A l'AFL par le
Ministère de l'Education Nationale du Maroc, via le Service
Culturel et Scientifique de Coopération de l'Ambassade de France
A Rabat, d'expérimenter la mise en place d'une
classe-lecture en milieu rural.
C'est Dominique Vachelard, membre de l'AFL et directeur du Centre de
classes-lecture de Brioude, qui a assuré cette mission en
animant du 17 au 23 mai 1998, une classe-lecture A
l'école d'Ouled Yacoub et en encadrant A cette occasion
un séminaire de formation des IEN et enseignants marocains.
Nous reproduisons ici quelques extraits du compte-rendu de Dominique
Vachelard, non pas tant pour ses aspects anecdotiques que parce qu'il
témoigne que la classe-lecture est un dispositif "qui peut
s'exporter" et "même considérablement
dépouillé" garder son efficacité.
Outre les objectifs fixés par les demandeurs de la mission qui
se sont chargés efficacement de sa préparation sur place,
la problématique essentielle et implicite consistait A
vérifier si le concept de classe-lecture, et tout son
environnement cognitif, psycho-affectif et interactif, gardait
l'efficacité que nous lui connaissons dans des lieux familiers,
si on le dépouillait presque totalement des outils
technologiques auxquels nous avons régulièrement recours,
pour n'en conserver que l'essence...
1. Mission antérieure
Séminaire de formation de mars 1997 : "Des livres pour lire et
apprendre A lire" animé par Yvanne Chenouf de l'AFL.
2. Public concerné
Les élèves de l'école Ouled Yacoub (5 classes), circonsciption d'Abdellah Chefchaouni,
les instituteurs des sites expérimentaux, les 2 inspecteurs de la circonscription.
3. Co-animateurs sur place
M. Claude Fournier, IEN coopérant MEN : initiative du projet sur
le Nord Maroc, mise en place du cadre organisationnel. M.
François Trotet conseiller pédagogique, coopérant
MEN, animateur de l'atelier "production d'écrits
illustrés". Mme Yannick Fournier, enseignante-documentaliste,
bénévole sur le projet classe lecture et animatrice de
l'atelier "lecture et production de récits". Un animateur
marocain de l'Institut Français de Tétouan, animateur de
l'atelier "marottes, masques et marionnettes".
4. Déroulement de la mission
Dimanche 17 mai
Travail de préparation pédagogique et matérielle :
mise au point des démarches et supports d'activités des
enfants, et de formation des enseignants et IEN, sur la base du travail
préparé en amont par les coopérants d'une part,
par l'AFL et D.Vachelard d'autre part.
Lundi 18 mai
Arrivée A l'école de Ouled Yacoub, lieu de
l'expérimentation classe lecture. Rencontre par chacun des
intervenants des enseignants, des IEN et des enfants de chaque classe.
Réunion de préparation, de mise en place des différentes situations, du déroulement du projet.
Mardi 19, Mercredi 20 et Jeudi 21 mai
Fonctionnement de la classe-lecture, animation d'une conférence
pédagogique pour les enseignants et inspecteurs de la
circonscription. Temps de concertation pendant les soirées.
Jeudi après-midi : ouverture de l'école aux parents et
aux autorités locales, présentation d'un spectacle et des
productions de la classe lecture.
Vendredi 22 mai
Premier bilan de l'opération réalisé par les IEN
(coopérant et marocain), le conseiller pédagogique,
l'enseignante-documentaliste. Évaluation du dispositif
classe-lecture en regard des objectifs annoncés dans 3 champs :
apprentissages, formation, intégration au projet d'école.
Samedi 23 et dimanche 24 mai
Réunions d'évaluation du dispositif et perspectives.
- champ couvert par l'opération présente.
(Adéquation des moyens de la classe-lecture par rapport aux
situations d'apprentissage et aux nécessités de
formation. Recherche de cohérence : rédaction d'une fiche
de suivi A destination des enseignants et IEN marocains pour
exploiter les productions classe lecture et continuer les
démarches proposées (notamment utilisation de la BCD et
construction d'outils de systématisation).
- réflexion sur les contenus et la forme des interventions
ultérieures de l'AFL dans la formation nationale et
décentralisée.
Lundi 25 mai
Réunion au Service Culturel et Scientifique de
Coopération de l'Ambassade de France dans une perspective
d'extension des expérimentations classe-lecture, en fixant comme
objectif un accès rapide A l'autonomie des enseignants et
des IEN dans la mise en place et le suivi de tels dispositifs.
5. Objectifs du dispositif
La classe-lecture, concept élaboré et
expérimenté par l'AFL depuis une dizaine d'années,
essaie de répondre A un double objectif :
* offrir aux enfants une meilleure maîtrise de la langue écrite,
* assurer en même temps une formation des enseignants et adultes
impliqués, A une meilleure connaissance du fonctionnement
des écrits, des actes de lecture et d'écriture, du
fonctionnement des apprentissages (ceux de l'écrit en
particulier)... et des situations pédagogiques que l'on peut
mettre en place pour atteindre ces objectifs. (NDLR : se reporter au
"cahier des charges" des classes-lecture dans les A.L.n°53 et aux
nombreux articles et comptes-rendus sur un tel dispositif).
SITUATIONS D'APPRENTISSAGE MISES EN ŒUVRE
Niveaux 5 et 6ème Année d'enseignement fondamental (AEF) : Production du journal quotidien
Encadrement par l'enseignant marocain bilingue et Dominique Vachelard
18 enfants répartis en 6 groupes de 3.
- première mise en situation : observation de la
presse enfantine et adulte occidentale, marocaine et
étrangère (quelques numéros en espagnol).
Phase de découverte libre puis étude, par groupes, de la
Une, du contenu d'un journal, de l'écriture des articles.
Travail A partir d'une fiche-guide d'observation, puis mise en
commun sur des grilles de regroupement.
- rédaction du journal : 6 groupes chargés,
pour les uns de certaines tâches matérielles (nom du
journal, proposition de bandeaux, illustrations, écriture des
chapeaux...), pour les autres des contenus.
4 groupes de rédacteurs d'articles sur des thèmes proches
du vécu des enfants : vécu "ordinaire" et situation
"extraordinaire" de la classe lecture. Décontextualisation du
vécu quotidien par mise A distance de celui-ci dans
l'acte d'écriture qui impose l'abstraction, la
théorisation, la généralisation, la comparaison de
situations. D'autant plus que la phase d'écriture est
systématiquement suivie d'un temps collectif de
réflexion, d'analyse et d'échanges autour de cet
écrit, sur la forme et les points de vue qu'il renferme (notion
de circuit-court, AFL).
Démarches actives : déplacements des élèves
sur plusieurs sites de l'école, BCD, classes,
extérieur... Réalisation d'enquêtes, d'interviews,
observations d'écrits...
Première production en autonomie relative A l'aide d'une
fiche-guide d'écriture, puis aide A la
réécriture par les adultes.
Trois journaux ont ainsi été produits : 12 articles
d'enfants (Rubriques : vie de l'école, vie de la classe, vie du
douar, livres et écrits), 3 "éditoriaux" écrits
par les adultes
- Forme de publication : journal mural (absence de moyens
de reprographie), format affiche, mis en page et écrit A
la main, affiché tous les matins en BCD pour lecture et
communication aux autres classes. Traduction intégrale du
numéro 1 en langue arabe (faciliter l'approche de cet
écrit par les plus petits et rendre possibles les
activités métalinguistiques sur les 2 systèmes).
Au retour en France, ces journaux seront mis en pages sur PAO et
expédiés aux enfants pour qu'ils aient accès au
produit fini.
Niveau 4 AEF : lecture et écriture de récits
Encadrement par l'institutrice marocaine monolingue et
l'enseignante-documentaliste bénévole. 14 enfants.
Travail individuel (illustrations) et collectif (observation et
production) sur différents sites : classe, extérieur, BCD.
- Mise en situation initiale : observation d'albums de
littérature enfantine (Max et les maximonstres, Pilotin...).
Technique du "feuilletage", prédiction globale de contenu,
formulation d'hypothèses sémantiques d'après les
indices fournis par les illustrations, vérification terminale
par la lecture du texte par l'adulte.
- Réflexion métalinguistique et manipulation d'étiquettes pour mettre en évidence la forme et la structure du récit.
- Réinvestissement dans une phase de production de
récits illustrés prenant leur source d'inspiration dans
l'imaginaire des enfants et la mythologie populaire des habitants du
douar.
Deux récits ont ainsi été construits et pourront
faire l'objet d'une conservation en BCD pour être
exploités ultérieurement par les autres classes (lecture,
imitation, mises en réseaux, réécritures...).
Niveau 3 AEF : production d'écrits illustrés
présentés sous forme de bandes de lecture
déroulantes
Encadrement par l'enseignante marocaine bilingue et le conseiller
pédagogique coopérant (chargé entre autres de la
formation A distance des instituteurs marocains),
certifié de lettres et écrivain.
14 enfants. Travail collectif et individuel. Lieux : classe, extérieur et BCD.
- Mise en situation initiale : observation de récits et d'écrits documentaires A partir du fonds de la BCD.
- Production de 2 récits illustrés (1
fiction et 1 documentaire) présentés sous la forme d'un
bandeau déroulant A l'intérieur d'un
"téléviseur" en carton réalisé pendant la
classe-lecture, et constitué de tableaux successifs comportant
des illustrations et des écrits en français et en arabe.
Conservation souhaitée en BCD pour exploitation par les autres classes.
Niveaux 1 et 2 AEF : ateliers masques, marottes, marionnettes.
Encadrement : 2 institutrices marocaines monolingues et d'un animateur
technique marocain de l'Institut Français de Tétouan.
52 enfants. Travail par groupes, individuel et collectif,
réalisé pour l'essentiel en dehors de la salle de classe,
sur le lieu de production du spectacle du jeudi après-midi
(tente caïdale).
Fabrication de masques A l'aide de bandes de plâtre, de
marottes avec du matériel de récupération.
Construction d'un castelet.
A l'aide de ces supports et grâce A l'apport
d'instruments de musique, mise en scène de situations
tirées du vécu social de ces enfants dans un but de
présentation aux autres enfants, aux enseignants, aux parents et
aux autorités locales et régionales.
Production collective intégrée au projet d'école : "Ouverture de l'école sur son milieu"
Jeudi 21, visite officielle du caïd (sous-préfet) de Zoumi,
accompagné de représentants d'institutions locales :
élus, principal du collège de Zoumi, chef de gendarmerie,
représentant des Eaux et Forêts, médecin scolaire...
Présentation, aux officiels et aux parents, des productions
réalisées pendant la classe-lecture. Participation
interactive, et très active (pour ne pas dire plus !) des
spectateurs. Remerciements très chaleureux par chants et danses
populaires.
SITUATIONS DE FORMATION
Destinataires
Les IEN, les enseignants directement impliqués dans la classe
lecture, les enseignants de la circonscription, l'équipe de
coopérants, déjA très informés sur
les conceptions et démarches de l'AFL.
Situations de formation
-1- L'expérimentation de la classe-lecture a permis
A chaque enseignant de s'investir dans des démarches
nouvelles, de saisir le sens et la cohérence des
activités proposées.
-2- Conférence. Thème général
: "La classe-lecture : objectif généraux et
spécifiques. Moyens mis en oeuvre. Evaluation des performances
et des comportements de lecture."
Nombreux points abordés et nombreux documents fournis (y compris pour exploitation ultérieurs).
-3- Présentation, pour les instituteurs de la
circonscription présents A cette conférence, et
par chaque enseignant participant A la classe lecture, de
l'atelier dont il est chargé : intérêt,
démarche, techniques, difficultés rencontrées...
-4- Suivi de l'expérimentation
Propositions de l'AFL en direction des enseignants et des IEN :
échanges des expériences et productions entre enfants,
entre enseignants, circulation des écrits (lecture par les
différentes classes, fabrication d'exercices de
systématisation...), réalisation de nouveaux
écrits (observation, production, mise en réseaux...),
techniques d'écriture : fiches-guide, dictées A
l'adulte, commandes A l'adulte, réécritures...
CONSTATS PERSONNELS
-1- Contexte sociologique
Environnement immédiat de l'école : milieu rural,
semi-montagnard, entièrement agricole avec un taux de
scolarisation très largement inférieur A 50%.
Très fort pourcentage d'analphabétisme dans la population
adulte. Illettrisme quasi général.
Pas d'écrits dans cette société fondée sur
des "formes sociales orales". Les seuls qui peuvent être
rencontrés sont ceux utilisés ou fabriqués
A l'école.
Conditions d'enseignement rendues très difficiles par la
situation matérielle des instituteurs et des IEN : pas de
véhicules, fort taux d'absentéisme, pas de dispositif de
formation continue (A l'exception de la formation A
distance), coexistence de 3 corps d'inspection pour la même
école, pas de secrétariat ni de bureau pour les IEN, peu
d'écrits pédagogiques, manuel unique, pas d'écrits
sociaux (A l'exception des rares BCD)...
-2- Contexte pédagogique
- Institutions : forte implication de la
coopération internationale. Projet d'appui A
l'enseignement en milieu rural mis en place par le MEN Maroc avec la
collaboration de la Banque Mondiale et de divers Etats :
États-Unis d'Amérique, Canada, France, etc...
Forte implication de l'équipe nationale et locale de
coopération : conférences d'Yvanne Chenouf en mars 1997,
mise en place des BCD, formation des enseignants, dispositif de
formation A distance, formation des documentalistes
(interventions de Nathalie Bois en octobre 97), etc...
Forte implication des inspecteurs, notamment de M. El Harrrak,
très informé sur les théories de l'apprentissage,
sur les conceptions et les outils de l'AFL, et demandeurs de situations
pédagogiques en cohérence avec ces théories.
Forte implication des enseignants de l'école de Ouled Yacoub.
Elaboration commune et participation active au projet d'école.
Intervention dans la conférence de formation du mercredi
après-midi. Mise en place de démarches actives dans les
classes (autonomie, travail par groupes, coin-lecture, boîte
A lettres, reportages photo, nombreux affichages informatifs et
pédagogiques, etc...).
- Enfants : Trilinguisme : langue naturelle (arabe
dialectal oral), apprentissage de l'arabe classique (écrit)
dès les niveaux 1 et 2AEF, apprentissage du Français
Langue Etrangère (FLE) A partir de la 3AEF.
Démarche et supports d'enseignement du FLE : manuel, situations
de communication, tableau de feutres...
Maîtrise très incertaine de la langue française par
les enfants de 5 et 6 AEF, même dans les situations orales,
dès qu'elles dépassent celles mises en place dans
l'enseignement quotidien, notamment les nombreux rituels d'utilisation
de la langue française. Cet élément a rendu
difficiles les échanges, souvent médiatisés par
l'enseignant bilingue, et a conduit A une révision
A la baisse des contenus initialement prévus concernant
le journal de classe lecture, surtout dans son utilisation (lecture et
débat).
ÉVALUATION
Limites du dispositif classe lecture dans les contextes précités
Révision des objectifs et contenus A la baisse
Décalage constaté entre les situations
pédagogiques préparées en France et le contexte
socio-culturel, ainsi que les possibilités réduites de
communication offertes par la précaire maîtrise de la
langue française.
Révision nécessaire, opérée sur place et
dans l'urgence, concernant le contenu du journal et le contenu des
fiches-guide d'écriture.
Réduction des objectifs fixés aux séances de
découverte et de classement effectuées sur la presse
enfantine et adulte.
Problème posé par la brièveté de la
classe-lecture, concept initialement prévu par l'AFL pour durer
trois semaines, qui est en réalité vécu la plupart
du temps en Centre de Classes-Lecture sur deux semaines. Cet
élément a conduit A spécialiser chaque
niveau dans un seul type d'activité pendant les trois jours, et
a obligé les enfants A donner rapidement du sens aux
diverses situations proposées.
Pour les mêmes raisons, et pour celles précitées,
la production du quotidien s'est limitée A celle d'un
journal scolaire, sans l'ambition de poursuivre les objectifs du
circuit-court proposé par l'AFL. Le débat sur les
contenus et les échanges d'opinions qui auraient pu rebondir
dans les écrits suivants ont été réduits
A la conduite de séances de découverte de ce type
d'écrit et d'adaptation de son comportement A ce support
: lecture non exhaustive, mobilisation du capital questionneur (rendue
plus aisée par le fait que les enfants avaient fabriqué
eux-mêmes le journal la veille), hypothèses,
sélection du ou des articles lus par l'adulte. Même en
médiatisant cette lecture et cette amorce de débat par la
langue arabe, l'approche des quelques points de vue exprimés par
les enfants n'a pu être que superficielle, ils n'ont
été que peu commentés et n'ont pu être
réinvestis.
Pas de sytématisation
Hormis la conduite des activités de lecture des productions
telles qu'elles ont pu être décrites, aucun exercice de
systématisation n'a pu être proposé. Difficile de
remplacer les logiciels d'entraînement A la lecture,
même si des activités métalexiques et de
réinvestissement peuvent être conduites.
Manque de matériel, mais aussi manque de temps. Cette limite
pourra être partiellement corrigée par les propositions
contenues sur la fiche de suivi.
BCD : réticences
Concernant les activités "culture écrite", relevons la
difficile introduction de la BCD dans les pratiques habituelles des
classes. Limites matérielles, problèmes de locaux et
artificialité du recours A l'écrit en dehors des
situations purement scolaires.
L'approche déscolarisatrice de l'écrit nous paraît
devoir être un des axes prioritaires de réflexion et
d'action pédagogiques de la part des équipes d'IEN et
d'enseignants.
Nécessité, A notre humble avis, d'une formation en
situation A l'utilisation régulière du fonds BCD :
littérature jeunesse et conservation, réinvestissement
des écrits de l'école (et pourquoi pas des habitants du
douar puisqu'il existe un projet d'alphabétisation des adultes
intégré au projet d'école).
Évaluation globale de la mission
Conditions d'accueil
Accueil très chaleureux et efficace de la part du service
français de coopération, de la part des institutions
marocaines (MEN, IEN, enseignants), de la part des enfants de
l'école, de leurs parents et des autorités locales.
Conditions matérielles de déroulement du séjour
idéalement préparées et parfaitement
maîtrisées sur place.
Champs cognitif, psycho-affectif, socio-cognitif et métacognitif
Qualité, quantité et variété des
démarches d'observation, de production et de comparaison des
écrits dans le cadre des conceptions et pratiques de l'AFL.
Démarches actives d'apprentissage. Forte fréquentation de
lieux habituellement moins utilisés.
Séjour vécu affectivement de manière très
intense par les enfants, toute l'équipe d'encadrement et les
spectateurs du jeudi après-midi.
Modification sensible, même légère, du statut des
enfants qui se sont trouvés impliqués dans des processus
de production d'écrits tels qu'ils "pourraient" exister en
milieu social, et auxquels pourrait être attachée une
valeur économique : journaux, livres, spectacles...
Valorisation de ces productions aux yeux de leurs auteurs.
Conquête progressive de l'autonomie : groupes, missions hors de
la classe, assistance mutuelle, commandes de groupe A groupe,
etc...
Conduite, A l'occasion de séances autour des
écrits, de réflexions sur les usages de l'écrit,
son fonctionnement, les compétences mises en oeuvre en lecture
et écriture, la comparaison entre les systèmes
linguistiques utilisés, etc...
EN CONCLUSION
Malgré sa brièveté, cette classe-lecture aura
fonctionné dans d'excellentes conditions, donnant des
résultats comparables A ceux relevés dans d'autres
classes-lecture sur site en France, et elle aura permis d'atteindre les
objectifs fixés par les demandeurs de la mission. Notons pour
conclure la participation très active des enfants, très
volontaires, qu'il n'est pas nécessaire de relancer, tant leur
désir de bien faire est important, et qui nous ont tout
donné, jusqu'A leur sourire, même dans les moments
d'incompréhension réciproque... Inoubliable !
Cette mission aura montré que, même
considérablement dépouillé, le concept de
classe-lecture peut s'exporter et produire ailleurs les mêmes
effets que l'on peut mesurer, essentiellement dans les productions, les
comportements de lecture et d'écriture, les interactions
sociales.
A