La revue de l'AFL
Les
actes de lecture n°66
juin 1999
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MORCEAUX DE VACHE EN TABLEAUX
POUR UNE VOIE LACTEE ET DIRECTE
LA MEDIATION SEMIOTIQUE
La relation qui unit l'homme A la nature
est toujours médiatisée par des outils. (Le bûcheron
et le menuisier vont transformer un arbre en chaise … A l'aide d'outils
). Ces outils sont socialement et historiquement définis. (On ne
travaille pas le bois de la même façon suivant les cultures
et chaque outil actuel est le produit d'évolutions)
Le fait d'utiliser ces outils va donc
permettre de modifier la nature mais va aussi modifier (nerveusement,
musculairement … ) l'homme qui les utilise (c'est en forgeant
…)
C'est aussi en ce sens que l'homme est un être
social ; d'une part, certes, parce qu'il vit avec les autres mais aussi
parce qu'en utilisant les outils, il intègre toute une partie de
la culture et de l'histoire du groupe auquel il appartient.
Par analogie, Vygotski, tout en en précisant
les limites, transpose ce concept de médiation du plan physique
au plan psychique.
Ainsi la relation qui unit l'homme aux autres
hommes est médiatisée par des "instruments psychiques" (le
langage, les symboles mathématiques, les tableaux, les cartes, les
plans, les créations artistiques : musique, théâtre
…). Ces instruments, socialement et historiquement définis, vont
agir aussi sur l'homme qui les utilise et vont développer les "fonctions
psychiques supérieures". (On retrouve cette idée dans le
titre : Car la culture donne forme A l'esprit de Jérôme
Bruner)
Cette médiation est qualifiée de
sémiotique car elle est toujours représentée par des
signes arbitraires, organisés par un code (il n'y a aucune raison
pour que le signifié "cheval" soit actualisé par des signifiants
écrits (ou oraux) comme "cheval" , "horse", "Pferd"… pour que le
deuil soit symbolisé par le noir en Occident, par le blanc en Extrême
Orient …etc.).
Wertsch dans Vygotski aujourd'hui
reprend la distinction entre deux tendances de la médiation sémiotique
qui se manifestent dans l'organisation et l'utilisation du langage.
Ainsi, «D’une part, le langage peut être
utilisé dans la réflexion abstraite décontextualisée.
Cet aspect a conduit l'auteur A étudier le développement
des concepts, la catégorisation …», et
«d’autre part, un versant de l'organisation linguistique
est enraciné dans la contextualisation …»
Donc la médiation sémiotique par
le langage peut être contextualisée ou décontextualisée.
Il me semble qu'on peut évoquer ici ce
que serait ces deux médiations pour ce qui concerne "la leçon
de lecture" : une médiation sémiotique contextualisée
du côté de "la découverte du texte", et une médiation
sémiotique décontextualisée du côté de
"la théorisation".
Ainsi, dans la phrase :
« Et crac, le renard volant s'écrasa
au pied du pommier où perchait l'emplumé. » (Bon
appétit Monsieur Renard - Claude Boujon - École des Loisirs),
on pourrait considérer, pour ce qui concerne le mot "emplumé",
ces deux types de médiations de cette manière :
La médiation sémiotique contextualisée
:
- l'emplumé, c'est le corbeau (on connaît
l'oiseau par le texte et par l'illustration)
- dans ce contexte, le mot a une connotation péjorative
(ce n'est pas comme la flèche qui est emplumée).
- dans l'écriture de Boujon, on va retrouver
ce procédé de désignation (les arrosés, les
espionnés)
- et bien sûr, c'est une référence
très claire A la fable de La Fontaine : Cf. "votre plumage".
Les contextes seraient donc ici : la phrase, l'histoire,
l'écriture de Boujon, le patrimoine culturel.
Ce serait aussi une médiation sémiotique
décontextualisée :
- l'emplumé désigne le corbeau au
même titre que «un corbeau spectateur de l'exploit»
; «l'oiseau ricaneur» ; «Tu…». Avec
cette première généralisation - tous les mots qui
désignent le corbeau - et la mise en relation avec d'autres concernant
les autres protagonistes, on arrive au concept de personnage.
- la structure : [ en + nom + é] se retrouve
dans l'enfariné, l'empoté, l'endimanché … et donne
cette connotation péjorative (il y en a pour lesquels cette connotation
est encore plus claire, l'enfoiré …)
- Le personnage peut être désigné
par des structures de types :
- déterminant + nom : le corbeau
- déterminant + nom + adjectif + complément
de l'adjectif : un corbeau spectateur de l'exploit
- déterminant + nom + adjectif : l'oiseau
ricaneur
- déterminant + participe substantivé
: l'emplumé
- un pronom "Toi", dans une zone de dialogue,
"il" dans une zone de narration.
Ces structures sont présentes dans le texte
lui-même, dans les autres albums de Boujon, et chez d'autres auteurs.
Du fonctionnement du texte, on passe au fonctionnement de l'écrit
La décontextualisation porterait donc ici
sur les différentes manières de désigner les personnages
avec une mise évidence des structures syntaxiques utilisées
et de la dérivation. On est lA dans la construction de concepts
par la généralisation et la catégorisation.
Je pense que cette médiation sémiotique
doit nous intéresser sur un autre plan, notamment pour la mise en
œuvre pédagogique de "la théorisation de la leçon
de lecture".
Si on admet qu'on apprend en agissant et en communiquant,
il faut peut-être définir ce que sont les actions et ce que
sont les communications. Il est possible que nous, les enseignants, sommes
sûrement trop souvent dans le dire et que nous négligeons
le faire. Aussi faut-il sûrement plaider pour un usage intensif de
toutes ces actions A conduire lors de la théorisation : découper,
coller, manipuler, entourer, surligner, souligner, classer, ranger, titrer,
indexer, organiser des tableaux, les remplir…
Ainsi la communication ne se fait plus uniquement
par le langage oral, mais aussi avec des - et A partir de - tableaux,
listes, schémas, structures vides mais indexées, diagrammes…
(comme autant "d'instruments psychiques") qui seront commentés,
justifiés, discutés…
Il me semble donc que ces tableaux, listes… (bref
tous ces instruments qui relèvent de l'organisation spatiale et
donc d'une certaine "raison graphique") sont les instruments privilégiés
de la séquence dite de théorisation parce qu'ils mettent
en évidence l'organisation cachée (ou en arrière plan)
du texte.
Autrement dit, pour parler de l'écrit, on
se sert de manière incontournable de l'oral, mais aussi d'instruments
qui, parce qu'ils se développent dans l'espace (et on passe lA
de la linéarité A 2 dimensions), permettent de mieux
appréhender l'organisation du langage.
A titre d'exemple :
L'album d'Olivier Douzou : Jojo la mache
(Le Rouergue), aborde le thème de la vieillesse et de la mort. Le
récit est de facture classique : une situation initiale, un événement
déclencheur, des épisodes au cours desquels Jojo la mache
perd un A un ses attributs et une situation finale.
Les épisodes sont construits A partir
d'une même structure, ex :
La nuit suivante,
c’est sa queue qui a filé ;
on a bien cherché,
on ne l’a jamais retrouvée.
Lalala…, Jojo elle était pas contente
du tout.
Une mache sans ses cornes et sans sa queue,
c’est pas drôle.
C’est pas une vraie mache.
Comme dans l'épisode précédent,
le premier paragraphe rapporte les faits, le second les commente. On dégage
donc A partir des épisodes cette structure récurrente
" en blocs" :
Le premier paragraphe possède des caractéristiques
de l'écrit : négation complète (on ne l'a
jamais retrouvée)
Le second possède des caractéristiques
de l'oral : Interjection (Lalala), redondance du sujet (Jojo
elle), négation incomplète (elle était pas
contente ; c'est pas drôle ; c'est pas une vraie mache)
Ces deux types de caractéristiques vont
se retrouver dans chaque épisode. Dans le premier "bloc", narratif,
les narrateurs sont identifiés par le "on". Dans le deuxième,
exprimant un point de vue, ce sont les paroles des narrateurs qui sont
transcrites.
Une analyse plus fine fait apparaître
La nuit suivante |
le moment |
c'est sa queue qui a filé. |
L'évènement |
On a bien cherché ; |
L'action |
on ne l'a jamais retrouvée |
le résultat |
Lalala |
l'interjection |
Jojo elle était pas contente
du tout |
la réaction de Jojo |
Une mache sans ses cornes et sans
queue |
la récapitulation |
c’est plus pas drôle, c'est
pas une vraie mache |
l'effet |
Il est alors important de faire apparaître cette
structure "vide", pour aborder l'épisode suivant. La lecture A
ce moment est alors aussi une vérification de l'hypothèse
: "ce nouvel épisode est sûrement construit de la même
manière"
|
le moment
|
|
l'évènement
|
|
l'action
|
|
le résultat
|
|
l'interjection
|
|
la réaction de Jojo
|
|
la récapitulation
|
|
l'effet
|
En passant d'un flux linéaire en une organisation
en deux dimensions, le tableau récapitulatif fait apparaître
immédiatement les régularités (les recherches vaines
de narrateurs…) et les différences (les réactions de Jojo,
les récapitulations additives …)
Moment |
Évènement |
Action |
Résultat |
Une nuit |
ses cornes se sont envolées |
|
on ne les a jamais retrouvées |
La nuit suivante |
c'est sa queue qui a filé |
on a bien cherché |
on ne l'a jamais retrouvée |
Au petit matin |
ses gamelles ont pris la poudre
d'escampette |
on a regardé partout |
on nes les pas retrouvées |
Le lendemain |
ce sont les belles taches de sa
robe qui se sont évaporées |
on a tout fouillé |
on n'a rien trouvé |
Un jour |
plus de Jojo dans notre jardin.
Envolée notre mache |
on a fouillé partout |
on est revenu bredouille |
Interjection |
Réaction de Jojo |
Récapitulation |
Effet |
Lalala |
Elle n'était pas très
contente |
Une mache sans ses cornes |
c'est pas une vraie mache |
Lalala |
Elle n'était pas contente
du tout |
Une mache sans ses cornes et sans
sa queue |
c'est pas drôle, c'est pas
une vraie mache |
Lalala |
Ce fut terrible |
Une mache sans cornes, sans queue
et sans ses gamelles |
c'est tout sauf une mache |
Lalala |
Jojo était très triste |
Une mache sans cornes, sans queue,
sans ses gamelles et sans sa robe |
c'est plus du tout une mache |
Les illustrations montrent que :
les cornes de Jojo qui se sont envolées
ressemblent A un croissant de lune,
la queue de Jojo qui a filé ressemble A
une étoile filante,
les gamelles qui ont pris la poudre d'escampette
ressemblent A un soleil levant,
les taches de sa robe qui se sont évaporées
ressemblent A des nuages.
les parties du corps |
les verbes |
les cornes |
se sont envolées |
la queue |
a filé |
les gamelles |
ont pris (la poudre d'escampette) |
les taches de sa robe |
se sont évaporées |
La liste des mots (verbes) qui montrent que Jojo
perd des parties de son corps
permet d'évoquer les choix d'écriture
de l'auteur : la queue qui a filé rappelant l'étoile filante,
les taches qui se sont évaporées évoquant la vapeur
d'eau des nuages … et il n'est donc pas étonnant, A la fin,
de retrouver des morceaux de Jojo dans la voie lactée.
LE LANGAGE ECRIT, "ALGEBRE DU LANGAGE"
"Le langage écrit, comme le langage intérieur,
est une fonction particulière du langage qui se développe
par différenciation A partir du langage parlé. A un
certain niveau, il devient une fonction indépendante, autonome,
avec une structure et un fonctionnement propre caractérisés
notamment par les aspects volontaires et conscients". in Vygotski aujourd'hui,
B. Schneuwly
Le développement du langage intérieur
(celui de la pensée verbale) et le langage égocentrique chez
l'enfant fut un des gros points de la "discussion" entre Vygotski et Piaget.
Cette phrase synthétique de Schneuwly nous
intéresse surtout sur deux points.
Pour ceux qui, comme nous, pensent que l'écrit
n'est un pas une simple notation de l'oral, un premier point ne peut que
conforter ce que nous défendons, A savoir que si le langage
écrit se développe A partir de l'oral en s'en différenciant,
ce n'est sûrement pas en enseignant la voix indirecte (autrement
dit en effectuant une sorte de blocage sur l'oral et donc en empêchant
de faire émerger les compétences linguistiques nécessaires
au traitement de l'écrit) qu'on aidera les élèves
A devenir des lecteurs et des scripteurs (puisque justement il s'agit
de dépasser les formes de l'oral pour appréhender "les formes
de l'écrit qui correspondent A ses fonctions").
Le deuxième ce sont les caractères
volontaire et conscient du langage écrit qui proviennent surtout
des conditions d'énonciation ( absence de l'interlocuteur, de feed-back,
d'environnement sémiotique tel que la gestuelle, les mimiques, etc…
pensée donnée en une seule fois ).
Quand l'enfant a appris A parler, il est
devenu linguiste, d'une certaine manière, "involontairement et sans
en avoir conscience", c'est A dire sans avoir A conduire
d'activités réflexives (métalexiques et métacognitives)
sur ce qu'il faisait pour apprendre et sur ce qu'il apprenait A
faire. A l'oral, il met en œuvre spontanément des savoir-faire linguistiques
(vocabulaire, syntaxe …) dans une situation précise, mais il n'a
pas conscience de ces opérations. Il n'est pas dit qu'il serait
capable d'y recourir intentionnellement dans une autre situation (par exemple,
il peut dire « j'ai mal au genou parce que je suis tombé »
s'il est effectivement tombé sur le genou, mais il ne peut pas forcément
continuer la phrase hors d'un contexte vécu « J'ai mal au
coude parce que … ». Or, parce que l'écrit est un "plan supérieur
du langage", son apprentissage suppose des activités réflexives
et on aborde bien lA, la séquence "théorisation" de
la leçon de lecture.
Pour éclairer le propos, on peut faire
l'analogie avec le "jouer A" (jouer A la marchande et au
docteur, …) et le "jouer" du jeu dramatique. Les enfants qui "jouent A"
élaborent leur histoire au fur et A mesure qu'ils jouent
et n'ont nul souci de communication autre qu'interne (la feuille de lilas
peut être billet de banque ou poisson, il suffit d'un "on dirait
que …."). Ceux qui "jouent", au théâtre, ont une histoire
finie A raconter et doivent la communiquer A des spectateurs
suivant des codes bien précis qui se tissent (voix, corps, déplacements,
décors, costumes …) Dans le premier cas, on est bien dans le non-volontaire
et le non-conscient (on joue, sans avoir d'autres finalités que
de jouer), A l'inverse du second qui va être dans le volontaire,
le conscient et l'intentionnel et qui donc va nécessiter des activités
réflexives (Que dois-je faire avec mon corps, avec ma voix, avec
les autres… pour faire passer telle émotion, pour expliquer aux
spectateurs ? Comment d'autres s'y sont pris ?…)
«Le langage écrit est précisément
l'algèbre du langage. Et de même que l'assimilation de l'algèbre
n'est pas une répétition de l'étude de l'arithmétique
mais représente un plan nouveau et supérieur du développement
de la pensée mathématique abstraite, laquelle réorganise
la pensée arithmétique qui s'est élaborée antérieurement,
de même, l'algèbre du langage - le langage écrit -
permet A l'enfant d'accéder au plan abstrait le plus élevé
du langage, réorganisant par lA même aussi le système
psychique antérieur du langage oral.» in Langage
et Pensée - (p339, la Dispute).
Cette fameuse phrase est souvent citée,
y compris par ceux qui prétendent que pour apprendre A lire,
il est urgent de construire préalablement une "conscience phonique".
Cette phrase nous interroge pédagogiquement, sur "la réorganisation
du système antérieur" . Elle va A l'encontre d'une
certaine doxa qui affirme qu'on accède A l'écrit en
« continuant A s'exercer A entendre les bruits que
font les mots écrits sur le papier », c'est A dire
en continuant A utiliser la voie indirecte, ce qui suppose déjA
une certaine habileté A l'oral ( D'où quelques propos
incantatoires pour une meilleure maîtrise du "parler", avant le "lire"
et l'"écrire", A l'école maternelle !).
Vygostki continue, (p 345) «Tout comme
dans le langage écrit l'enfant prend pour la première fois
conscience que le mot qu'il prononce Moskva comporte les sons m-o-s-k-v-a,
c'est-A-dire qu'il prend conscience de sa propre activité
phonique et apprend A prononcer volontairement chaque élément
de la structure sonore, de même, lorsqu'il apprend A écrire,
il commence A faire volontairement les choses mêmes qu'il
faisait auparavant involontairement dans le domaine de l'oral. Ainsi la
grammaire aussi bien que l'écriture donnent A l'enfant la
possibilité d'accéder A un niveau supérieur
dans le développement de son langage.»
Autrement dit, le fait que l'écrit
va permettre de mieux comprendre le fonctionnement de l'oral doit guider
les activités linguistiques qui traitent des rapports de l'oral
et de l'écrit :
- au niveau des unités de première
articulation et de leur stabilité orthographique, c'est-A-dire
de toutes les procédures génératives,
- des distorsions, altérations ou des prononciations
approximatives des mots, Cf. les infermières, ou des phrases «ch'uis
pas v'nu hier pasque j'étais malade»,
- des découpages de la chaîne orale,
- des homophonies ( l'écrit levant les
ambiguïtés),
- des constructions syntaxiques et des systèmes
verbaux spécifiques A l'oral et A l'écrit,
- des spécificités du code de l'oral
et de celui de l'écrit,
- de la définition des champs d'utilisations
respectifs de l'oral et de l'écrit.
Vygotski conclut (p 346) cette série de
recherche par : «Nous voyons que l'apprentissage scolaire, pris
sous l'angle psychologique, tourne sans cesse autour de l'axe des néoformations
fondamentales de l'âge scolaire : la prise de conscience et la maîtrise…»
Puis «Le développement de la base psychique nécessaire
A l'apprentissage scolaire des disciplines fondamentales ne précède
pas le début de l'apprentissage mais s'effectue en liaison interne
indissoluble avec lui, au cours de sa progression.»
Yves Clot, dans son avant-propos de "Pensée
et langage" écrit «Vygotski… nous a laissé en héritage,
non un sanctuaire mais un chantier.»
A nous d'y apporter notre pierre.
Bibliographie :
VYGOTSKI - Pensée & langage -
La dispute.
BRONCKART, SCHNEUWLY, WERTSCH - Vygotski aujourd'hui
- Delachaux et Niestlé.
ROCHEX - Note de synthèse : l'œuvre
de Vygotski, fondement pour une psychologie historico-culturelle -
Revue Française de pédagogie N° 120.
L. Vygotski - revue « Enfance", 1-2 / 1989
- Puf.
Quelques repères :
1896 : naissances de Freinet, Piaget et Vygotski.
1924 - 1934 : "la décade prodigieuse" pendant
laquelle Vygotski écrit son œuvre, d'inspiration marxiste.
1934 : Mort de Vygotski et censure de ses
écrits par le régime de Staline jusqu'en 1956.
1984 : première publication en français
de textes de Vygotski (certains issus de Pensée & Langage
) dans - Vygotski aujourd'hui - de Schneuwly et Bronckart (Delachaux
et Niestlé).
1985 : Publication en français de Pensée
& Langage (Éditions Sociales).
1997 : Nouvelle publication de Pensée
& Langage (La Dispute).
Pour faire très court :
Vygotski s'opposait aux conceptions
"zoologistes" des béhavioristes et A celles "botanistes"
de Piaget.
Son modèle socio-constructiviste repose
sur une conception sociale de l'apprentissage alors que celui de Piaget
repose plutôt sur une conception biologique.