La revue de l'AFL
Les actes de lecture n°67 septembre 1999 ___________________ |
A UN COUP POUR RIEN On lira ci-après une note critique de Jacques Fijalkow (CREFI – Université de Toulouse-le Mirail) sur le livre de l’Observatoire National de la Lecture : Apprendre A lire au cycle des apprentissages fondamentaux (GS., CP, CE1). Analyses, réflexions et propositions, Odile Jacob, 1998
Si la couverture ne porte, sobrement, que l'indication "Observatoire national de la lecture", la page intérieure précise qu'il s'agit d'un "ouvrage collectif dirigé par José Morais et Guy Robillart, avec la collaboration de... (suivent 12 noms)". L'Observatoire national de la lecture, on s'en souvient, a été mis sur pied par un précédent ministre de l'Éducation Nationale (François Bayrou). Ses membres ne sont ni élus ni cooptés mais nommés. La liste des membres actuels, ainsi que la définition des missions de l'ONL, figurent en fin de volume. Cette liste, régulièrement indiquée dans les publications de l'ONL, permettra au lecteur curieux de constater, d'une part, que certains membres, auteurs d'une publication antérieure (ONL,1996), ne figurent plus dans la liste actuelle (Philippe Meirieu, Jean-Pierre Jaffré), tandis que d'autres y apparaissent (Jean Hébrard), et que, d'autre part, la liste des membres actuels ne coïncide pas totalement avec la liste des signataires de cette publication ; en particulier, Jean Foucambert n'a pas signé ce texte, ce dont on ne s'étonnera pas en prenant connaissance du contenu du livre. On remarquera aussi que les deux directeurs proviennent
respectivement de la recherche psycholinguistique (José Morais)
et de l'Inspection générale (Guy Robillart). Les chercheurs
signataires sont essentiellement des chercheurs en psychologie, en sciences
pures et sciences du langage, mais n'y figurent ni chercheur en sciences
sociales (histoire, sociologie, ethnographie, sciences de l'éducation...),
ni spécialiste de la didactique du français premier degré.
La liste des collaborateurs fait apparaître en outre des représentants
de l'Inspection
Cet ouvrage se propose, comme l'indique la préface
rédigée par Jacques Friedel, Président de l'ONL, de
faire le point des connaissances relatives A l'apprentissage de
la lecture et de faire suivre cet énoncé de «suggestions
visant A mieux éclairer dans leurs choix les enseignants
comme les parents et également les pouvoirs publics.»
La suite de l'ouvrage montrera au lecteur que, en pratique, le lectorat
visé est essentiellement celui des maîtres. Un ouvrage complémentaire
est annoncé, centré sur l'enseignement. Cet ouvrage-ci se
présente donc
CONTENU Organisation
Le chapitre premier, intitulé Avant le CP : une maîtrise de la langue plus justement partagée, peu technique, présente brièvement (treize pages) un certain nombre de principes et d'objectifs qui seront développés ou explicités par la suite. Le chapitre deux, plus étoffé (quarante
pages), est consacré spécifiquement A l'identification
des mots écrits. C'est sans nul doute le chapitre le plus
important puisque, centré sur le cycle deux, il est consacré
A la présentation de la thèse principale de l'ouvrage.
Son contenu, bien que essentiellement psycholinguistique, ne devrait pas
rebuter le lecteur, même peu familier
Le chapitre trois, Compétences morphosyntaxiques et lecture de textes, présente la suite de l'apprentissage en un nombre de pages équivalent (trente six), mais l'accent est mis davantage sur les aspects linguistiques que psycholinguistiques, compte tenu sans doute du moindre nombre de recherches psycholinguistiques consacrées A la poursuite de l'apprentissage qu'A ses débuts. Un bref chapitre quatre (vingt pages) présente L'accompagnement de l'apprentissage de la lecture. On y trouve, dans l'ordre, des développements relatifs A «l’envie d’apprendre», aux parents, «A la prise en compte de la diversité des élèves», A «la collaboration entre les pairs» et au «tutorat», A «l'aide apportée par le travail sur l'ordinateur», c'est-A-dire un ensemble de questions qui, exception faite de la dernière, échappent A l'expertise linguistique-psycholinguistique et avec lesquelles, A l'évidence, les auteurs se sentent moins A l'aise. Classiquement, l'ouvrage se termine par un long chapitre (cinquante cinq pages) consacré aux Difficultés d'apprentissage de la lecture, dont la précision et l'actualité de l'information ravira ceux (dont nous sommes) qui s'intéressent A cet aspect de la question, mais rebutera sans doute la plupart des lecteurs non concernés spécifiquement par ce type d'élèves. Ainsi donc, des principes et objectifs généraux aux premiers temps de l'apprentissage, puis de la poursuite de celui-ci A l'évocation de certains aspects affectifs et sociaux, et, pour finir, aux difficultés d'apprentissage, un tour d'ensemble est réalisé de ce que les auteurs appellent «apprendre A lire» : le chapitre un est d'intérêt général, les deux autres suivent la chronologie de l'apprentissage, le suivant évoque les aspects affectifs et sociaux, dès lors jugés secondaires par rapport aux facteurs psycholinguistiques selon cette perspective, et le dernier s'intéresse A ceux qui restent, les enfants qui n'ont pas été en mesure de suivre ce processus. Dans une autre perspective théorique, un ordre A peu près inverse aurait pu être proposé. Thèse principale
Pour les auteurs, cet enseignement doit être
d'abord et exclusivement celui du code, c'est-A-dire des correspondances
grapho-phonétiques, si l'on pense A la lecture, et des correspondances
phono-graphiques, si l'on pense A l'écriture. Mais il ne
peut être efficace que si l'enfant a compris le principe alphabétique,
ce qui confère donc A cette découverte le statut de
condition de l'apprentissage. Suivant cette thèse, que l'on peut
qualifier de "phonographiste", c'est donc aux habiletés phonologiques
que sera renvoyée systématiquement toute question relative
A l'apprentissage, qu'il s'agisse de prédire le niveau de
compréhension de lecture (p,169) ou d'expliquer les difficultés
d'apprentissage, sur un mode général (p.201) ou, de façon
plus précise, sur les plans, par exemple, morphologique
Cette façon de voir ne constitue sans doute
pas une révélation didactique bouleversante pour qui que
ce soit, pour la bonne et simple raison qu'elle est celle du sens commun,
façonnée par quelques cinq mille ans d'enseignement de la
lecture reposant sur ce principe (Marrou, 1948).
A nous en tenir A la question de la conscience phonique, bien documentée du fait de la multitude de recherches effectuées, il est regrettable que les auteurs ne fassent apparaître que les recherches montrant que les progrès de l'apprentissage sont fonction du degré de conscience phonique des enfants. Pour compléter l'information du lecteur, signalons alors qu'il existe aussi des recherches qui, en sens inverse, mettent en évidence que le degré de conscience phonique est fonction des progrès dans l'apprentissage de la lecture. Ce fait, bien évidemment, remet en cause toute l'argumentation rappelée ci-dessus. La vérité est que, comme souvent dans les SHS, il est A peu près impossible d'établir des relations simples de causalité, objectif auquel d'ailleurs les sciences plus avancées ont renoncé. Dans le cas présent, une hypothèse plus réaliste consisterait A considérer que la corrélation entre conscience phonique et apprentissage de la lecture n'est ni directe ni inverse mais réciproque : un certain degré de conscience phonique permettrait certaines acquisitions, et ces acquisitions permettraient A leur tour un certain développement de la conscience phonique. Peut être le problème posé ici n'est-il donc qu'une nouvelle version de la poule et de l'oeuf. Signalons aussi, dans le même souci de compléter l'information fournie par l'ouvrage, que la notion de conscience phonique, loin de faire l'unanimité des chercheurs, comme pourrait le laisser croire une présentation trop unilatérale A notre sens des recherches, est, au contraire, très discutée dans la communauté scientifique, et précisément par les chercheurs oeuvrant le courant dont les recherches présentées dans ce livre sont issues. C'est ainsi qu'un numéro A paraître de Reading Research Quarterly (1999, 34, 1), revue américaine souvent citée dans l'ouvrage, comporte un article analysant 39 recherches présentant des interventions relatives A la conscience phonique. On appelle interventions, rappelons-le, les expériences au sein desquelles un enseignement est effectué en vue d'évaluer les effets d'une variable, ici la conscience phonique, sur les comportements des sujets, ici les enfants. Cet article, extrêmement exigeant sur le plan méthodologique, conclut que seules sept études satisfont A au moins deux tiers de la totalité des critères d'évaluation retenus par les rédacteurs de l'article, mais que toutes présentent néanmoins au moins un défaut rédhibitoire. Ajoutons également que le principal périodique de Grande Bretagne pour la lecture, le Journal of Research in Reading, vient de publier un numéro spécial (1998, 21, 3) consacré A un débat entre chercheurs favorables ou critiques vis-A-vis de la conscience phonique. Le lecteur francophone intéressé par cette question trouvera dans un récent numéro de Les actes de lecture la traduction d'un texte d'un chercheur américain faisant une mise au point critique A ce sujet (Scholes, 1998). S'engager aussi vigoureusement que le font les auteurs de l'ouvrage analysé dans une telle défense et illustration de la conscience phonique nous paraît donc être une attitude scientifiquement peu prudente et pédagogiquement aventureuse. Ajoutons enfin, puisque cette question nous paraît bien plus ouverte que la lecture de l'ouvrage analysé n'invite A le croire, une autre hypothèse, qui demeure A explorer. Dans une perspective didactique en effet, poser la conscience phonique comme la condition absolue de tout apprentissage de la lecture c'est raisonner comme si l'apprentissage se déroulait dans un vide didactique, c'est-A-dire était le même quelle que soit la manière dont l'écrit est présenté aux enfants. C'est faire preuve de psychologisme. Pourtant, sachant que le matériel didactique courant consiste A faire mettre en relation des lettres et des phonèmes, on peut raisonnablement supposer que ce fait ne saurait être sans effet sur la façon dont se déroule l'apprentissage. En d'autres termes, si la conscience phonique est autant liée A l'apprentissage, c'est peut être précisément parce que les pratiques didactiques courantes reposent sur une base phonique. Mais rien ne permet de penser que son rôle serait tel si le matériel et les pratiques didactiques n'étaient pas structurées sur une base phonique. Les recherches manquent permettant de savoir comment s'effectue l'apprentissage dans des contextes où les correspondances grapho-phonétiques n'occupent pas la place privilégiée qui est généralement la leur, mais on peut poser l'hypothèse qu'il ne se déroule pas alors de manière identique et, en particulier, 1) que la conscience phonique n'y a pas la même importance, et 2) que d'autres facteurs que celle-ci interviennent. Ainsi, suivant cette hypothèse, la conscience phonique n'est la clé de voûte de l'apprentissage de la lecture que quand l'enseignement repose sur la capacité de l'enfant A segmenter l'oral en phonèmes. En bref, pour une vue plus complète et plus
précise sur cette question que celle que présente l'ouvrage
analysé, il nous paraît nécessaire de considérer
tout d'abord la conscience phonique non pas comme un absolu psychologique
mais comme un facteur étroitement lié A la démarche
didactique, A la fois parce que celle-ci apparaît contribuer
A son développement, et parce que, sous sa forme la plus
courante, elle en présuppose l'existence. Une tâche prioritaire
de la recherche nous paraît donc aujourd'hui d'examiner l'apprentissage
de la lecture dans d'autres contextes didactiques que les contextes courants
dominés par la conception
Autres positions théoriques
Dans la perspective adoptée par les auteurs en effet, sachant que celle-ci exclut le contexte comme support de sens en début d'apprentissage, mais est consciente néanmoins qu'une position excluant toute signification ne serait pas recevable par les pédagogues, le mot apparaît alors comme une unité acceptable. Etant de plus une unité petite et donc plus maîtrisable expérimentalement, elle peut être alors l'unité capable de remplacer le contexte dans une fonction de signification (p.44). En effet, suivant la présentation qui en est faite dans ce livre, le contexte n'est utilisé que quand l'enfant ne peut pas faire autrement, c'est-A-dire ne sait pas décoder, A savoir en début d'apprentissage, est un enfant en difficulté, ou soumis A un enseignement non phonique (pp.102-103), ceci expliquant cela. Le recours au contexte est donc présenté comme la stratégie du pauvre, une source d'«hypothèses mal maîtrisées» (p.119), une «base fragile d'indices très partiellement reconnus» (p.166), au fond une stratégie compensatoire A l'incapacité de décoder un mot ou de le reconnaître A partir de son seul graphisme quand le processus de décodage a été automatisé. S'il existe de nombreux faits expérimentaux susceptibles d'étayer cette conception minorante du rôle du contexte, il existe également des recherches qui lui attribuent un rôle constructif, ce qui amène donc A considérer que la question du contexte n'est pas une question résolue mais demeure bel et bien ouverte. On trouvera, par exemple, dans un numéro A paraître de l'Actualité de la Recherche Internationale en Sciences de l'Éducation (1999,1), deux recherches empiriques réalisées en France dans des CP par Roland Goigoux et Serge Ragano respectivement, qui permettent de considérer le contexte non pas comme une sorte de substitut juvénile au décodage, comme une vision trop manichéenne de la lecture invite A le penser, mais comme un des moyens dont les enfants disposent tout au long de leur apprentissage et dont ils se servent pour réaliser celui-ci. Ajoutons, pour ce qui concerne les recherches psycholinguistiques dont ce livre fournit maints exemples, qu'il existe aussi une raison technique A la sous-estimation du rôle du contexte dans la lecture. Nombre des recherches présentées dans ce livre et qui portent sur les débuts de l'apprentissage de la lecture, utilisent des mots réguliers vs irréguliers, des mots vs des pseudo-mots, des homophones, des pseudo-homophones, etc., c'est-A-dire un matériel verbal dont la longueur ne dépasse pas le plus souvent le plafond du mot ; ces unités sont, de plus, présentées sans contexte phrastique et a fortiori textuel. On ne saurait s'étonner dès lors que le rôle du contexte n'apparaisse pas de manière éclatante dans les conclusions issues de ces recherches. Outre la minimisation du rôle du contexte dans l'apprentissage de la lecture A laquelle conduit une méthodologie qui l'exclut d'emblée, l'usage massif de situations où l'objet A lire est réduit A des unités aussi courtes et pauvres que possible, pose enfin une question cruciale, celle de la validité écologique des conclusions produites dans les laboratoires procédant de la sorte. Ce qui importe en effet au pédagogue, c'est la lecture de textes par les enfants et non pas la lecture de mots isolés ou de pseudo-mots. Or rien ne permet d'affirmer que ce qui se passe dans un cas vaille pour l'autre, hormis l'affirmation de ceux qui le pensent. La question de la validité pour la lecture d'écrits longs et complexes d'expériences portant sur la lecture d'unités artificiellement isolées en laboratoire est une question difficile. Elle s'inscrit dans le cadre plus général de la validité sur le terrain des conclusions des travaux de laboratoire et se pose A la psychologie de laboratoire, pour la lecture comme pour tout autre objet. La conception qu'ont les auteurs de la lecture est un autre point qui mérite discussion. On retrouve en effet dans cet ouvrage (p.157) un raisonnement qui présente la lecture (L) comme le produit du décodage (D) et de la compréhension (C) : L = D x C. Si l'on accepte cette équation, et si l'on admet par ailleurs que la compréhension est la même A l'écrit et A l'oral, alors le seul facteur spécifique de la lecture est le décodage. Ainsi, lire, c'est décoder (p.172). Ce raisonnement, qui a la force de conviction des idées simples, ne nous paraît pourtant pas avoir le caractère d'évidence qu'il a pour les auteurs d'un courant dont on reconnaît bien ici ce qu'il doit A sa filiation béhavioriste. De la psychologie S-R A la lecture D-C, on perçoit aisément la continuité d'une épistémologie tendant A réduire la complexité du réel A une expression aussi simple possible, A l'opposé d'une conception de la science comme volonté de rendre compte de la complexité des choses par une pluralité de facteurs et de relations. Reprenant alors chacun des termes de cette équation, on peut pourtant mettre en doute son caractère d'évidence. La compréhension, d'une part, n'est la même A l'écrit et A l'oral que si on ne prend pas en considération que, concrètement, dans la vie sociale, ce qui s'écrit ne se dit pas et ce qui se dit ne s'écrit pas, A l'exception de quelques rares situations de type professionnel telles que la lecture d'un prompteur par un journaliste, d'un dialogue de théâtre par un comédien ou d'un cours magistral par un professeur. L'oral et l'écrit, comme la sociolinguistique l'a amplement démontré, correspondent A des situations de production si différentes que les productions linguistiques correspondantes sont autres. De ceci résulte que la comparaison de la compréhension de l'oral et de l'écrit telle que rapportée ci-dessus n'a guère de sens, exception faite des types de cas indiqués ou de conditions de laboratoire artificielles, dont on peut craindre A nouveau qu'elles ne créent leur objet plutôt qu'elles ne recréent un objet existant pour pouvoir l'étudier plus commodément, ce qui constitue la nature et la raison d'être du laboratoire dans les sciences plus avancées. On rencontre donc A nouveau la confusion entre les faits de laboratoire et les faits tels qu'ils existent dans la vie quotidienne, c'est-A-dire la réduction des seconds aux premiers. Le décodage, pour sa part, n'apparaît comme l'autre composante de cette simple équation que par une pétition de principe pareillement récusable. En effet, si les correspondances grapho-phonétiques sont assurément une des composantes de la lecture, il n'est pas certain par contre que la pratique méthodique du décodage qui la met en oeuvre le plus souvent A l'école soit un impératif catégorique de l'apprentissage de la lecture. En fait, non seulement les pratiques possibles d'enseignement du code sont bien plus diversifiées que le décodage systématique et exhaustif décrit dans l'ouvrage ne le suppose (écriture, décodage partiel combiné au contexte...), mais de plus ces correspondances ne sont que l'un des nombreux indices dont tout apprenti lecteur sait faire usage. Il est bien d'autres points qui mériteraient
d'être discutés, mais pour ne pas nous étendre excessivement,
nous nous contenterons d'en évoquer quelques-uns. Ainsi, par exemple,
de la conception des difficultés d'apprentissage de la lecture (p.
156), dont la présentation A l'aide de la seule équation
rapportée ci-dessus apparaît étroitement mécaniste,
d'autres facteurs explicatifs n'étant qu'évoqués au
passage (p.153, p.172). L'approche très médicalisante de
ces difficultés, largement développée dans le chapitre
cinq, ramène sur le devant de la scène l'archaïque notion
de "dyslexie", dont le texte reconnaît toutefois qu'elle ne concerne
«sans
Il serait intéressant de voir également comment la vieille théorie du handicap socioculturel refait discrètement surface (pp. 136, 166-167, 192-193, 213), en dépit des vigoureuses critiques qui lui ont été portées il y a vingt ans (CRESAS, 1978), retour A la surface invitant A se demander si cette théorie n'est pas avant tout l'expression d'une sorte de sociologie spontanée des classes moyennes se penchant sur les difficultés scolaires des enfants de milieux sociaux défavorisés, et ignorant les théories sociologiques des difficultés scolaires plus décentrées de l'habitus de classe de ceux qui les professent. Plus largement, il faudrait aussi s'interroger sur la représentation des maîtres qui figure dans cet ouvrage. Ceux-ci, compte tenu de la diversité des "systèmes de référence" qui leur sont proposés, sont jugés ne pas pouvoir «dégager une hiérarchie des exigences qui devrait structurer le travail des élèves» (p.l13). «Beaucoup d'entre eux», par ailleurs, sont déclarés avoir une connaissance «très faible» de la psychologie et de la linguistique (p.10), «tendance A se replier sur eux-mêmes» (p.136) et faire preuve «bien souvent d'un manque de vigilance technique A l'égard des difficultés rencontrées par l'écolier» (p. 141). Sans vouloir discuter tel ou tel de ces points - certaines études effectuées par la DEP le permettraient pourtant - nous nous contenterons de relever le caractère systématiquement négatif des références faites aux maîtres dans cet ouvrage. Il faudrait pareillement s'interroger sur sa représentation
de l'enfant (pp. l13-l14, 128, 132), celle-ci conduisant A préconiser
des écrits simplifiés et des «objectifs mieux adaptés
aux compétences exigibles d'enfants de sept ans», propositions
explicitement en retrait desprogrammes officiels, et qui vont parfaitement
A contre courant de toute l'évolution contemporaine relative
A l'éducation des enfants.
DE QUEL TYPE DE LIVRE S'AGIT-IL ? Un livre scientifique ?
On pourrait effectivement le classer dans ce registre, compte tenu du souci dont il témoigne d'apporter au lecteur une perspective théorique sur cette question et d'appuyer celle-ci sur des recherches empiriques. On pourrait même qualifier son attitude de "scientiste". En effet, la seule connaissance considérée comme recevable par les auteurs est celle qui provient de "la littérature", c'est-A-dire d'articles de revues, de préférence récents et rédigés en anglais. La connaissance empirique de la lecture, c'est-A-dire celle qui a été construite dans l'expérience des classes, n'entre pas en ligne de compte, fût-ce sous forme d'hypothèses A étudier. Pour les auteurs, toute la connaissance est dans les revues et tout ce qui n'y est pas n'est pas une connaissance. On reconnaît lA l'attitude pugnace des sciences humaines et sociales qui, ayant A faire la preuve de leur légitimité dans le champ universitaire, ont choisi de "faire science" pour impressionner collègues et décideurs venus des "humanités" et se faire reconnaître comme étant de la même famille par ceux venus des sciences de la nature. On peut s'attendre toutefois A ce que, dans le monde de l'éducation, une fois passée la phase initiale d'étonnement mêlé de respect devant ce discours scientiste, celui-ci ne parvienne pas A convaincre des professionnels dont, pour s'affirmer, il est d'emblée amené A affirmer l'ignorance, professionnels aux yeux desquels par ailleurs l'efficacité importe plus que la scientificité. Si ce texte peut donc A certains égards
être considéré comme scientifique, voire comme "hyper-scientifique",
ce qui amène toutefois A s'interroger sur sa véritable
nature c'est les transgressions qu'il s'autorise vis-A-vis de quelques-unes
des règles fondamentales de l'écriture
Un livre de vulgarisation scientifique ?
Un livre pédagogique ?
En ce qui concerne les pratiques pédagogiques, ce qui en est dit est tout d'abord du non dit. C'est ainsi, pour nous en tenir A l'introduction, et sans prétendre être exhaustif, qu'il est fait référence A «une conception de l'apprentissage de la lecture que l'on pourrait qualifier de "romantique"» et qui «est aussi peu fondée scientifiquement que pédagogiquement» (p,18), A une comparaison entre cet apprentissage et celui du vélo ou de la natation (p,18), A un «jeu de devinettes» (p.21), affirmé que la découverte de l'identité d'un mot ne peut se faire «spontanément», qu'il convient d'aider l'enfant «par enseignement explicite» (p.23), et que certains tentent «de concilier l'inconciliable» (p.25). Seuls les lecteurs avertis sauront rendre A César ce qui revient A César. Le fait de ne pas partager nécessairement les positions théoriques évoquées sinon caricaturées dans ces pages, prises A titre d'exemples parmi beaucoup d'autres, nous permet de dire que quand il est «fait état» (p.8) de la sorte des pratiques pédagogiques, cette manière de procéder, allusive et malveillante, ne fait pas avancer le débat pédagogique. Ce n'est heureusement pas uniquement de cette façon implicite que la didactique est présentée dans ce livre. Ce qui est explicitement dit des pratiques actuelles laisse pourtant un sentiment de malaise car on cherche vainement la base empirique des idées énoncées. Bien que les recherches décrivant et analysant les pratiques didactiques en matière de lecture et d'écriture soient moins nombreuses que celles consacrées A l'apprentissage de la lecture, elles n'en existent pas moins, et pourtant tout se passe comme si l'enseignement de la lecture ne constituait pas un objet de recherche empirique, au même titre que son apprentissage, mais était condamné A demeurer "une affaire d'opinion", contrairement au voeu contraire exprimé par le président de l'ONL (p. 11). Il est donc A la fois regrettable de ne pas voir indiquées ces recherches et de voir la place qui aurait pu leur être consacrée l'avoir été A l'énoncé des opinions des rédacteurs. Le lecteur intéressé par la didactique de la langue maternelle aura pourtant la possibilité de prendre connaissance de quelques recherches, pour la plupart effectuées aux Etats Unis (p.128 sqq, p.146 sqq, etc.), mais, ne se voyant A peu près rien dire de ce qui se passe en France ou dans les pays francophones, pourra en déduire qu'il ne s'y passe rien. Il lui suffirait pourtant, de consulter par exemple la Revue Française de Pédagogie, ou la revue Repères, ou encore une base de données de l'INRP, telle que celle produite dans le contexte des ZEP par le Centre Alain Savary, pour qu'il se sente rapidement débordé par la masse des expériences ayant fait l'objet d'une rédaction, mais en français il est vrai, et souvent avec une méthodologie qui, compte tenu des faibles moyens dont dispose A ce jour la recherche française en éducation, n'est pas aussi sophistiquée que celle en honneur dans des pays anglophones plus convaincus que la pédagogie n'est pas un don ou le fruit de l'expérience mais un objet de recherche scientifique. Quant aux recherches didactiques américaines fréquemment évoquées, s'il est apparu plus haut que les auteurs ne connaissent guère les recherches en didactique du français des pays francophones, il apparaît en outre qu'ils n'ont de la didactique des pays anglophones qu'une connaissance fort imprécise. C'est ainsi que la définition qu'ils produisent de "l'approche idéo-visuelle (whole-word, dans les pays anglo-saxons)" (p.87) est en fait un mélange inextricable de trois choses différentes : la pédagogie proposée par l'AFL, la didactique Whole-word et le mouvement Whole Language. En substance, la didactique Whole-word renvoie A un apprentissage global de mots, tandis que le mouvement Whole Language préconise de confronter l'enfant au "langage entier" plutôt que de privilégier un aspect particulier tel que la phonologie, ce qui conduit notamment, sur le plan de la lecture, A faire un large usage de la littérature de jeunesse et, sur celui de l'écriture, A placer les enfants en situation d'écriture inventée. Le lecteur curieux d'approfondir ces démarches américaines pourra se reporter au Literacy Dictionary publié récemment par l'International Reading Association (1995). De la même façon, le passage où il est dit que «Aux Etats-Unis, un programme de "Reading Recovery" a été lancé» (p.144), en le mettant sur le même plan que le dispositif français des ZEP, procède d'une autre confusion. En fait, Reading Recovery est une méthode de rééducation et non pas un programme type ZEP. De plus, ce n'est pas une méthode américaine, mais une méthode créée en Nouvelle Zélande qui, il est vrai, a été importée aux Etats-Unis et y connaît un vif succès. Enfin, ironie du sort, elle a été mise au point par Marie Clay dont les options pédagogiques sont aux antipodes de celles qui ont la faveur des rédacteurs de ce livre (voir Literacy Dictionary, 1995). En ce qui concerne maintenant les "conclusions et recommandations" d'ordre didactique, l'idée maîtresse est l'enseignement du décodage. Les auteurs précisent que «l'entraînement A l'analyse phonémique et l'apprentissage d'associations lettre-phonème jouent un rôle complémentaire : ce sont les deux branches du principe alphabétique.» (p.74) et que l'acquisition de ces deux compétences demande «explicitation et prise de conscience» (p.75). Ils. insistent par ailleurs sur l'importance des premières semaines d'enseignement (p.73, p.75) ainsi que sur «l'importance d'une pratique intense de la lecture» (p.89). Pour la suite de l'apprentissage, une idée majeure est qu’«Il faut qu'il y ait adéquation entre la nature, la longueur et la complexité des textes, d'une part, et le type d'objectifs poursuivis par l'enseignant, d'autre part.» (p.132). Le lecteur intéressé trouvera ces propositions énoncées de manière synthétique A la fin des deux chapitres consacrés spécifiquement A l'apprentissage (chapitres 2 et 3), sous une rubrique Conclusions et recommandations, qui semble avoir été ajoutée tardivement puisqu'elle n'apparaît pas dans la table des matières. Il ne nous paraît pas utile de reprendre point par point ces propositions, A juste titre souvent très concrètes, car celles-ci ne diffèrent guère de la didactique de l'écrit telle qu'elle figure dans les manuels les plus répandus dans les classes, comme l'attestent les palmarès des chiffres de vente des éditeurs pédagogiques, et telle qu'elle est mise en oeuvre par la plus grande partie des maîtres, ainsi que l'indiquent les enquêtes relatives aux pratiques pédagogiques. Ainsi, par exemple, l'un des deux schémas figurant dans le livre (p.l10), ce qui indique sans doute l'intérêt que les rédacteurs lui confèrent, présente une série d'étiquettes A remettre en ordre pour reconstituer une histoire. Sachant que ce type d'activité est pratiqué régulièrement par A peu près tous les maîtres dans toutes les classes du cycle 2, le lecteur, surpris, est amené A se demander ce qui l'emporte dans ce livre de la naïveté ou de la méconnaissance de ce qui se passe réellement dans les classes. Ajoutons toutefois que, A côté de ces indications qui émanent d'une conception très classique de la didactique de l'écrit, il en est d'autres qui relèvent d'une conception plus nouvelle, par exemple celles qui demandent de faire plus de place A l'écriture ou A la littérature de jeunesse (pp.121-125, pp.129-131), ou recommandent des moments de lecture silencieuse (p.120, p.143), mais il faudrait alors examiner de quelles restrictions s'accompagnent ces concessions A des pratiques condamnées par ailleurs. En bref, A la lecture de ce livre, le lecteur convaincu des mérites de la didactique dominante sera conforté dans ses positions alors que l'enseignant désireux de renouveler ses pratiques pour les rendre plus efficaces demeurera sur sa faim. Passant outre les propositions qui viennent renforcer
ce qui se fait majoritairement dans les classes, ce qui rend le lecteur
attentif aux publications de l'ONL encore plus perplexe c'est le vigoureux
changement de cap qu'il relève entre l'orientation proposée
dans le texte analysé ici et celle proposée deux ans auparavant
dans un autre document émanant du même organisme (ONL, 1996).
Dans cette publication antérieure, un des directeurs du texte actuel,
Guy Robillart, se faisant le rapporteur d'un rapport de l'IGEN (1995) sur
l'apprentissage de la
Une autre caractéristique frappante de cet ouvrage est le ton sur lequel les énoncés d'ordre pédagogique sont produits, quand ils se rapportent au maître ou A l'élève. Les formules employant le verbe devoir, du type «le maître doit» (p.82) ou «Le développement de la conscience syntaxique ne doit en aucun cas» (p.105) sont légion (au moins vingt). Leur font écho les «il faut» (p.70, p.132, p.167), «il importe» (p.122), «il est important» (p.93), «ne doit en aucun cas» (p.105), etc. Ce ton est parfois celui des IO, et donc simplement indicatif ou prescriptif, notamment quand il utilise le futur – «l'enseignant veillera aussi» (p.94) -, mais quand il se fait impératif – «un principe de progression, allant des unités phonologiques les plus simples aux plus complexes devra être suivi» (p.93), il témoigne alors d'une posture d'autorité qui étonne dans un ouvrage émanant d'un organisme qui n'est censé produire que des «propositions» (p.219), mais qui ne saurait étonner quand on a pris la mesure de l'absolue conviction qu'ont les auteurs de la valeur de leurs idées. Vu sous cet angle, l'ouvrage apparaît donc comme un texte pédagogique de type administratif, sans en avoir toutefois le statut, accroissant d'autant la perplexité du lecteur quant A sa nature exacte. Un livre politique
A notre connaissance, cette liberté pédagogique a toujours été considérée comme inaliénable dans la République Française, les IO ayant pour fonction de dire "quoi" enseigner, c'est-A-dire quels objectifs pour quels niveaux, et non "comment" le faire. C'est précisément Guy Robillart, un des directeurs de l'ouvrage analysé, qui rappelait ce fait dans l'article cité plus haut : «Les maîtres, et notamment ceux qui exercent au cours préparatoire, ont toujours eu A assumer initiative et responsabilité. Cette responsabilité des maîtres est soulignée en ces termes dans les programmes de 1995 : "Toute méthode peut être utilisée A condition que son efficacité soit démontrée et qu'elle réponde aux besoins et aux possibilités des élèves. Il est de la responsabilité de chaque enseignant de déterminer les pratiques et les démarches pédagogiques les plus appropriées."»(Robillard, 1996, p.141). Il est vrai toutefois que cette règle n'est pas universelle. Ainsi, la liberté pédagogique est-elle réduite en Grèce, où un manuel obligatoire canalise la pratique des maîtres, et au Texas, où l'enseignement de la lecture doit respecter la conception officielle de l'Etat du Texas. On le voit, A nouveau, la tentation est forte, quand on est convaincu de posséder la vérité, d'imposer ses vues aux autres. Le contrepoids A cette tentation réside, chez le chercheur, dans la conviction, et non dans la seule affirmation, que la vérité scientifique est «provisoire» (p.86). Chez le pédagogue, elle repose sur l'idée que la liberté du maître est la meilleure garantie de l'adaptation de son enseignement A l'hétérogénéité des élèves. Chez le citoyen, elle réside dans une conviction plus forte que toute autre que la liberté n'est pas seulement un des éléments de la devise républicaine mais une valeur A défendre dans toutes les circonstances. Le débat, on le voit, débordant les sphères scientifique et pédagogique, pour devenir strictement politique, nous n'irons pas plus loin sur cette voie. Un livre polémique
CONCLUSION En guise de conclusion, nous essaierons d'indiquer quelques unes des limites de ce livre. La position adoptée par les auteurs, fidèles en cela A une tradition solidement établie, pose le problème de l'apprentissage de la lecture en termes de langue, c'est-A-dire met l'accent sur ce qui, dans le triangle didactique, correspond A l'objet. Cette position, aussi nécessaire soit elle, ne nous apparaît pas suffisante car l'apprentissage de la lecture met en présence non seulement un objet, la langue, mais aussi un sujet, l'enfant, dans des situations d'enseignement. Ce sujet, dont les travaux de Ferreiro (Ferreiro et Gomez-Palacio, 1988) ont rappelé A tous l'existence, est tout autre chose que la boite noire dans laquelle, conformément A la tradition néobehavioriste, il suffirait de mettre ce qui convient en entrée pour que la sortie soit conforme aux attentes. A cette position réductrice, on peut préférer celle suivant laquelle, selon une perspective constructiviste peu présente dans ce texte, l'enfant est l'acteur de son apprentissage dans la mesure où il construit des hypothèses, les teste, conceptualise l'écrit, élabore des stratégies... ou résiste A l'enseignement qui lui proposé, voire le refuse. Le second aspect qui nous paraît largement sous estimé dans ce texte est celui du rôle de la didactique, c'est-A-dire des situations d'enseignement. Très souvent, en effet, les comportements des enfants rapportés apparaissent, aux yeux du lecteur sensible A cet aspect, dépendre bien plus de facteurs didactiques que de facteurs cérébraux tels que ceux énoncés dans le dernier chapitre. Dans cette perspective, parler de "l'apprentissage de la lecture", comme si celui-ci s'effectuait de la même façon quel que soit le contexte pédagogique, est une position dont des recherches en cours de publication montreront sous peu les limites. A la façon dont cet ouvrage pose le problème de l'apprentissage de la lecture correspond la démarche applicationniste sur le principe de laquelle repose sa structure. Pourtant, procéder de ce que l'on croit savoir de l'apprentissage pour en déduire ce qui devrait être fait en matière d'enseignement pose un double problème. D'une part, s'il est vrai, comme on peut légitimement le penser dans une perspective vygotskyenne (Vygotsky, 1985), que c'est l'enseignement qui détermine l'apprentissage et non pas l'inverse, la démarche qui commande ce livre consiste alors A mettre la charrue avant les boeufs. D'autre part, les développements contemporains de la didactique ont montré - ce contre quoi Piaget il y a trente ans déjA mettait en garde (Piaget, 1969) - la nécessité de ne pas confondre une inférence pédagogique, faite par un psychologue notamment, et une vérification pédagogique, faite par un didacticien. En d'autres termes, une inférence d'ordre didactique découlant d'une recherche psycholinguistique classique n'est qu'une hypothèse dépourvue de toute validité tant qu'elle n'a pas été validée par une expérimentation sur le terrain scolaire. L'école, du point de vue de la didactique, n'est pas un terrain d'application d'idées de psychologues ou de linguistes, et moins encore une terre de mission, mais un lieu dans lequel il revient A la recherche didactique de transformer les inférences en hypothèses, de tester ces hypothèses et, sur la base des résultats obtenus, de décider si elles peuvent être considérées comme valides sur le plan didactique, la question de leur utilisation relevant de la responsabilité des acteurs, mais dans un autre temps et en toute liberté. Le point de départ polémique dont
ce livre porte la marque a pour conséquence d'enfermer sa réflexion
dans une logique binaire, du type "les innovations didactiques" (mauvaises)
et "les connaissances scientifiques" (bonnes). Dans la réalité
concrète de l'école, comme les études effectuées
tant dans le monde anglophone que francophone l'ont montré, il existe
très peu de classes où le sens règne en maître
et très peu de classes régies massivement par le code, mais
un très grand nombre de classes où la didactique se présente
comme une combinaison A des doses extrêmement diverses de
ces deux types de variables, avec toutefois une dominante claire de type
code. Raisonner donc en termes binaires, c'est s'enfermer dans une perspective
abstraite, au plus mauvais sens du terme.
Références bibliographiques Actualité de la Recherche Internationale en Sciences de l'Éducation, (1999),l, 1 (A paraître). CRESAS (1978) - Le Handicap socio-culturel en question, Paris, ESF. FERREIRO E. & GOMEZ-PALACIO M. (1988) - Lire-écrire A l'école : comment s'y apprennent-ils ?, Lyon, CRDP IGEN (1995) - Rapport : L'apprentissage de la lecture A l'école primaire ISSBD (International Society for the Study of Behavioral Development) - XVth Biennal ISSBD Meetings, Bern, July 1-4, 1998 ; Symposium : The social ecology of emergent literacy : learning in home and school contexts. Co-conveners : T.Blicharski and A.Pellegrini; Presenters : M. Sénéchal and J.O.Lefevre ; A.G. Bus ; N.Pigem, T.Blicharski & F.F. Strayer ; Discussant : J.Fijalkow Journal of Research in Reading (1998), 21, 3 MARROU H.1 (1948) - Histoire de l'Éducation dans l'Antiquité, Paris, 6° édition 1965. OBSERVATOIRE NATIONAL DE LA LECTURE (1996) - Regards sur la lecture et ses apprentissages PIAGET J. (1969) - Psychologie et Pédagogie, Paris, Denoël Readind Research Quarterly (1999), 34, 1 (A paraître). ROBILLART G. L'apprentissage de la lecture au cycle des apprentissages fondamentaux, in OBSERVATOIRE NATIONAL DE LA LECTURE (1996) - Regards sur la lecture et ses apprentissages, 139-164 SCHOLES R.J. (1998) - Arguments contre la conscience phonique, actes de lecture, Sept. 1998, 63, 15-22. VYGOTSKY L.S. (1985) - Pensée et Langage,
Paris, Ed. Sociales
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Jacques Fijalkow
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