La revue de l'AFL

Les actes de lecture   n°67 septembre 1999

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RENCONTRE AVEC RASCAL 
OU POURQUOI ENSEIGNER LA LITTÉRATURE

Christiane Berruto et Mireille Teppa, enseignantes A l'école maternelle Edouard Vaillant A Marseille ont déjA dit comment dans la classe s’organisait le recours A des textes de littérature (A.L. n°60, déc. 97, p.59) et comment ce qu’elles appelaient “l’objet-texte”, en convoquant les “fragments du monde” d’enfants de 5 ans, permettait une lecture littéraire parce que référentielle (A.L. n°63, sept. 98, p.72).  
Le texte ci-après, de 4 enseignants de cette même école montre comment a été préparée et s’est déroulée la rencontre de leurs très jeunes élèves avec un auteur, Rascal. Ce faisant, ils apportent leur réponse A la question : pourquoi enseigner la littérature ?  

 
 
  

La musique, les photos, les dessins, les livres,  
les parfums, les bunkers ou ton fossile  
sont des traces laissées A notre mémoire. Rascal (Blanche Dune) (1)  

Rascal, c’est un écrivain : A la différence des auteurs pour la jeunesse, il écrit et participe A la création d'un genre littéraire en s’adressant aux enfants parce qu'ils sont des lecteurs. Il n'adopte jamais de posture éducative et ce qu’il produit est, A notre avis, tout le contraire de cette "littérature de captation" que J.C. Passeron dénonçait dans "La notion de pacte". (2)  
     

Rascal : "LA... c'est une question qu'un de mes enfants m'a posée ... Parce qu'il m'en pose plein... Où étais-je avant ma naissance ? Où était-on avant de naître... Comme je n'avais pas de réponse, j'ai posé la question dans ce livre... 
 

L'origine, c'est le tout début de la vie. 
Je vis depuis sept ans et demi. 
2755 jours, a calculé Papa. 
Où étais-je avant ma naissance ? demande Tanguy (3) 

Si l'enfance traverse son œuvre, c'est toujours d'un point de vue d'adulte que Rascal développe un regard sur le monde, regard «qui n'explique rien, ne démontre rien», mais qui «permet la rupture avec la continuité du monde perçu.» (4)  

On aime bien ses albums. D’ailleurs, dans notre bibliothèque, on les a presque tous : du premier au dernier, de 1, 2, 3 cachez tout la voilA ! (5) A Cric-Crac (6) avec un petit faible pour Eva ou le pays des fleurs (7). Alors, en ce joli mois de mai, on a décidé de l’inviter dans notre école. Cette rencontre a été possible grâce au concours de la ZEP, le premier contact ayant été pris lors du festival d’Aubagne en novembre 1998. 
 
Ces pages retracent sa venue dans l’école. 
Ce 7 mai a été envisagé et préparé comme un échange. Chaque classe avait en charge d’étudier un album : Poussin noir, Plume de vache, Olivia A Paris, Cassandre, Socrate en cycle I et Blanche Dune, La Route du Vent et Prunelle (8) en cycle II. En cycle I, on s’est surtout intéressé A l'écriture de l’histoire alors qu’en cycle II, les albums ont fait l’objet de "leçons de lecture". (9) Chaque enseignant s’est attaché A mesurer ce que l’écriture introduit. Elle n’est pas le reflet d’une simple réalité. A partir d’une "situation banale" (dans Poussin noir on anticipe facilement la fin, il n’a pas d'autre destin que celui de se faire manger), l’auteur nous rend l’histoire supportable. Au moment où l’on lit cette "histoire plate", c’est bien l’écriture qui permet qu’on la supporte. Ce que l’on cherche, c’est la différence entre l’histoire lue et celle racontée. «L'oeuvre est une totalité qui gagne toujours A être éprouvée comme telle.» (10) 

L'équipe avait confié A trois ateliers (11) composés d'enfants de 2 A 6 ans, une mission particulière pour favoriser, par une activité de production, «la construction d'attitudes positives A l'égard des faits de culture, des savoirs, des questionnements d'ordre culturel.» (12) 
Le groupe Arts Plastiques avait en charge la création, dans le hall d'entrée, d'un "objet-texte" géant (13) en trois dimensions, mise en scène de l'oeuvre de Rascal. Ce que nous avons obtenu peut se comparer A ces rétrospectives, en forme d'hommage, que les musées organisent pour mettre en perspective les différentes productions qui composent l'oeuvre d'un artiste et pour permettre au visiteur de reconstruire la cohérence qui les cimente. 

1ère étape  
Tissage d'une toile d'araignée géante au plafond, symbolisant la mise en réseau des différents textes, tout texte s'inscrivant dans un réseau de textes existants, voire dans un patrimoine culturel (peinture, musique, cinéma...). Peu A peu, divers objets faisant écho aux différents albums de Rascal et convoquant nos fragments du monde ont pris place sur ces fils : 

Momo avait une frousse bleue des araignées, des lézards verts et des chiens.  
Prunelle devint une belle petite chatte aux yeux constellés d'or et A la robe tigrée de roux. (14)  
Ils furent embauchés comme ouvriers dans une usine A boulons. (15) 
Olivia visite Paris de long en large. (16) 
Je sais aussi... faire voler mon cerf-volant (17) 
  

2ème étape 
Réalisation de tableaux dans lesquels on peut entrer : Blanche Dune et la Route du Vent. ...Telles que nous les avions rêvées. 
Le hall d'entrée se transforme en atelier de peintre. Les murs sont recouverts de papier Kraft et prennent, peu A peu, les couleurs de la Route du Vent et celles de Blanche Dune. Nous prenons le relais de Stéphane Girel, essayant de retrouver mêmes teintes et mêmes effets. L'ocre et l'orange, le vert et le marron voisinent. 
Dis, Rascal, est-ce que tu accepterais de travailler avec nous ? Même, si on ne dessine pas encore comme Léonard de Vinci… 

Un mur se dressait au milieu de la plaine infinie. Zoé la poule, Aristote la tortue et une souris nommée Napoléon vivaient depuis toujours A son sommet. 
 

Rascal : Une maison, c'est quatre murs et un chapeau... On est fait de pleins de petits murs... Le premier, c'est le mur de l'enfance, et puis, il y a d'autres murs qui viennent se ficher dessus... Se doit être le plus fort puisqu'il supporte les trois autres... Chacun construit son mur...
  

Alors, nous on a construit le nôtre : voici un mur, un vrai mur, pas en carton pâte, mais de ceux que montent les enfants de la Cité. Un petit tour, un mercredi après-midi, chez le marchand de "TOUTCEQUIVOUSPLAIRA" pour acheter tout ce dont nous avons besoin : agglo, mortier... 
 

Rascal : A un moment de sa vie, on est pris en charge... et puis, A un moment donné, on doit se débrouiller....
  

Zoé, Aristote et Napoléon serrent des boulons toute la journée et nous… on gâche, on assemble des parpaings toute la journée...et le mur s'érige. C'est accompagné de douleurs... C'est lourd, les sacs de sable ! C'est dur de manier la truelle ! Ca donne des ampoules mais, ça laisse des couleurs sur les joues. 

Blanche Dune est seule face A la mer. 
Fière comme un marin devinant les côtes anglaises. 
 

Rascal : C'est une histoire difficile A raconter, A résumer. Je l'ai écrite parce que j'ai un garçon qui pose plein de questions... Blanche Dune... C'est la maison dans laquelle je suis allé passer les avant-avant dernières vacances avec mes enfants. La maison existe, je l'ai photographiée pour que Stéphane Girel s'en serve comme point d'appui. Elle n'est pas sur une colline mais tout près du bord de mer... Avec des souvenirs de vacances, des souvenirs de mon grand-père et des questions d'un de mes fils, avec toutes ces choses-lA, on a fait ce livre. Pas facile de résumer cette histoire.
  

Pas facile de la mettre en scène non plus. Il faut recréer une atmosphère. Nous, c'est plutôt la Méditerranée que l'on connaît. Difficile de s'imaginer les falaises, les côtes anglaises, le Mur de l'Atlantique, d'entendre le bruit du ressac... et la guerre. 
 

Un élève : Dis, Rascal, tu l'as faite, toi, la guerre ? 
Rascal : Est-ce que je l'ai faite, la guerre ?... Avec moi,… c'est tout... Avec moi... On est son pire ennemi... Maintenant, ça va un peu mieux... J'ai bientôt signé l'armistice... Non, je suis trop jeune mais mon grand-père, il a connu deux guerres. La première, celle de 14, la Grande. La dernière, la Drôle de Guerre. Les Allemands, il les appelle toujours les Boches. Il m'en a beaucoup parlé quand j'étais petit, j'ai été marqué par ses souvenirs.
  

Alors nous, on est allé aux Prophètes, célèbre plage marseillaise. On a ramassé du sable, des galets et des algues, quelques coquillages. On a fait un tapis au sol, puis, on a rajouté une épuisette pour aller A la pêche aux crabes avec le Capitaine car demain matin c'est la grande marée. Le même ciré jaune que celui de Tanguy est suspendu A une patère. Seul rappel de la Guerre, un casque posé, pas si négligemment que cela, sur un pliant. Deux paires de bottes, une petite et une grande, scellent l'amitié entre les générations. 
  

3ème étape  
Quelques pattes... et touches : 
Une Tour Eiffel en volume, puzzle de 2 000 pièces, trône sur un Champ de Mars de tours "Eiffel" en papier. Olivia, revue et corrigée, perchée sur l'Arc de Triomphe, veille sur Poussin noir et ses 99 frères de lait... Pas question d'aller danser le French Cancan ou de faire les soldes en nocturne au Bon Marché ! 
Un petit clin d'œil A la Belgique natale de notre invité : Jean-Sans-Peur attend Prunelle sur les toits crénelés de Bruges. Patte A patte, le mur s'anime. 
Passons A table : au milieu des petits beurre "made in" Nantes prennent place le Petit Robert, soit plus de 60 000 mots issus de la langue française, Pied d'or (18) en chair et en gras, six œufs frais et un petit pot de confiture A dévorer des yeux. 
Et Socrate, les lunettes sur le nez, écoute Jim Morrison (19) : 
We want the world...and we want it now. 
L'empoilé ne prendra pas le risque de pointer sa truffe hors de sa niche... 

En Ecritures, il s'agissait de produire un texte témoignant de la réflexion des élèves et des enseignants sur ce qu'est le travail d'écriture. Pour cela, nous nous sommes posé deux questions : 
Qu'est ce qu'un auteur ? Comment imaginons-nous Rascal ? 
Nous nous étions fixé comme contrainte de n'effectuer des réécritures qu'A l'intérieur de la production initiale, afin de faire mettre en oeuvre les «opérations spécifiques de l'écriture que sont suppressions, remplacements, déplacements et ajouts en milieu de texte lorsque celui-ci se gonfle entre son début et sa fin.» (20) Chaque fois que cela fut nécessaire et possible, nous avons alimenté notre réflexion par des lectures. Les propositions des élèves étaient mises en forme par l'équipe enseignante afin que soit renvoyée quotidiennement une ré-écriture du texte A laquelle le groupe devrait réagir. (21) 

Les élèves de l'atelier Bibliothèque ont travaillé sur l’ensemble de l’œuvre afin d’en percevoir l’étendue, de comprendre les liens qui se tissent entre les ouvrages, puis, ont étudié quatre illustrateurs : Isabelle Chatellard, C.K Dubois, Stéphane Girel et Louis Joos. Cet axe nous a permis d'aborder les questions aussi abstraites qu'incontournables de collaboration entre auteurs, illustrateurs, éditeurs, mais aussi de politique éditoriale, de thèmes récurrents, de "facture". 

A l'issue de ce travail en ateliers, 25 enfants, représentant toutes les classes de l'école et ayant participé A au moins un des trois, sont réunis pour préparer l'entretien avec Rascal : nous voulions nous assurer qu'ils auraient les moyens d'un échange autonome avec l'auteur et il nous fallait créer «un contexte permettant A la spontanéité de s'activer, de s'assurer, de gagner en pertinence.» (22) Notre travail a laissé des traces : un grand panneau qui mêle photos, titres et noms visualise les liens que Rascal entretient avec des illustrateurs aussi nombreux que différents. 

Enfin, le 7 mai, A 11 h 00, ce groupe hétérogène attend l'auteur dans la bibliothèque. 
 
 

Un élève (s'approchant du tableau) :  Il est rigolo. 
Rascal : Qui ? 
Un élève : Le gros. Le barbu. (23)  
Rascal, (rires) :  Quand j'étais petit, c'était quelqu'un que j'aimais beaucoup. Et, un jour, j'ai eu l'occasion de faire un livre avec celui qui était très important quand j'étais enfant. C'est quelqu'un de très beau dans son coeur et dans ce qu'il parvient A mettre sur le papier... Et puis, on s'est bien plu... On n'a pas fait d'autre livre pourtant... A l'époque où je l'ai connu il était un peu triste, comme ce vieux loup qui n'arrête pas de se retourner sur sa vie... (24) J'avais été le voir dans sa ville, puis, il m'avait montré la maison où il avait vécu, l'école où il avait été quand il était petit, le bois où il allait jouer... Moi, je ne suis pas du tout comme ça au fond de moi... Je n'aimerais jamais retourner A l'école dans laquelle j'étais. Je préfère l'avoir en souvenir dans ma tête. C'est pour ça que j'ai raconté cette histoire de ce vieux loup qui pense toujours A sa jeunesse au lieu de vivre le moment présent. Et maintenant, si l'on devait refaire une histoire ensemble, j'écrirais une histoire plus gaie... En plus, il va être papa. Il est assez âgé, mais ce n'est pas important... Je ferais une histoire de paternité, une histoire de papa... Ce serait une bonne idée, non ?
  

Ce qui s'ébranle ici c'est la représentation courante selon laquelle «la littérature est le lieu du discours de l'intuition et de la subjectivité.» (25) 
 

Un élève : Comment tu choisis les illustrateurs de tes histoires ? 
Rascal : Toutes les histoires que j'ai écrites, je les ai écrites en pensant A quelqu'un. J'ai rencontré des gens qui voulaient travailler avec moi et dont j'aimais les dessins, mais je n'aimais pas ce qu'ils étaient A l'intérieur d'eux. Je dois aimer la personne, c'est comme ça que je les choisis... C'est plus juste de dire que l'on se choisit, parce que ce n'est pas un objet mort comme un frigo ou une voiture... lA, c'est une relation humaine et on a envie de la construire, de faire quelque chose ensemble. Il faut qu'il y ait deux envies ensemble, autrement ça ne marche pas... C'est comme dans un couple. 
Un élève : Pourquoi les albums d'Isabelle Chatellard et Stéphane Girel se ressemblent-ils ? (Il explique ce qu'il entend par lA) 
Rascal : C'est les mêmes couleurs ! Ce n'est pas le même dessin mais ce sont les mêmes tons. C'est vrai que ça se ressemble, c'est bien vu... Ils sont mari et femme et ils travaillent dans une toute petite pièce où il y a deux petites tables et une autre pour mettre les pots de peinture. Et puis, ils aiment sans doute les mêmes couleurs. Ça ennuie parfois mon éditrice qui dit qu'avec l'argent qu'elle leur donne ils pourraient s'acheter d'autres couleurs !... 
Un élève :  Comment tu travailles avec ton éditeur ? (en l’occurrence, une éditrice). 

 
  

Les relances des élèves démontrent si besoin était, qu'il est non seulement possible mais nécessaire de constituer la littérature comme objet de connaissance. Ils ont abordé sans complexe(s) avec Rascal, «le fonctionnement contemporain du champ littéraire» en parcourant spontanément l'ensemble des catégories qui le composent : institutions, acteurs, pratiques. Nous sommes alors en mesure d'affirmer que nous posons lA les bases d'une «systématisation éloignée du flou propice A la connivence culturelle.» (26) 
  

Rascal :  Quand j'écris un texte, je le lui faxe. Elle lit l'histoire puis elle me répond deux ou trois jours après, en me disant "O.K. ça peut faire un bon livre". L'histoire est aussi transmise A l'illustrateur qui commence A faire des croquis... généralement, il va essayer de trouver les personnages, de les définir, de trouver l'ambiance du livre... Puis, on se retrouve tous les trois pour discuter du texte et des premiers dessins. Si elle est d'accord, elle nous fait signer un contrat et nous donne de l'argent pour continuer le livre.
  

Lors de cet échange, on est loin de la connivence érudite et de l'implicite dans lesquels l'école tient généralement la littérature. Y. Reuter note, A ce propos, l'omniprésence de la littérature A l'école, mais remarque dans le même temps A quel point elle est "disséminée", non définie, une présence qui relève plus de l'évidence que de la problématisation explicite. Il pose alors la question essentielle : «Pourquoi enseigner la littérature ?» Et il la décline : «Pourquoi lui attribuer une telle importance ? Vise-t-on l'acquisition de compétences et lesquelles, de valeurs et lesquelles ? Quelle définition propose-t-on de la littérature ? Et si celle-ci n'est jamais explicite ou demeure de l'ordre de la tautologie, qu'enseigne-t-on sans le dire vraiment ? en s'appuyant sur quelles théories, ou disciplines de référence, ou sur quels discours sociaux ?» (27) 
 

Rascal : J'aime bien travailler avec elle parce qu'elle me donne vite sa confiance. J'ai essayé d'éditer La nuit du grand méchant loup (28) ailleurs, mais dans les autres maisons d'édition, ils ont très peur et... 
Un élève : Elle fait peur cette histoire.  
Un élève : Moi, c'est celle lA, qui me fait peur (elle va chercher le livre dont elle parle : Si tu aimes avoir peur (29))  
Rascal : Tu sais comment elle est née cette histoire ? C'est mon fils Marius qui m'en a donné l'idée. Marius est mon avant dernier petit garçon... et puis, j'en ai eu encore un, qui s'appelle Sacha... Alors que je revenais en voiture avec Marius (on était allé voir son petit frère A la maternité), je sentais qu'il était mal A l'intérieur de lui, qu'il était tout tendu. Je lui ai dit : "Qu'est-ce qu'il se passe Marius, tu n'as pas l'air d'aller bien ?" Et moi, je dis toujours A mes enfants : "Tu as envie de me le dire ou pas ? Tu as envie d'être malheureux quinze jours, une journée ou dix minutes ?" "Dix minutes" m'a-t-il répondu. "Alors, dis-le moi tout de suite !". Il m'a dit : "Moi, ce Sacha, je veux pas que tu le gardes... Est-ce qu'on pourrait pas le jeter ?" Alors, je l'ai rassuré, en lui disant que j'avais un coeur assez grand pour les aimer tous. Même si, dans un premier temps, je devais m'occuper plus de Sacha, je ferai quand même attention A lui. Et l'histoire, elle est née de cette conversation avec Marius. Il avait peur que son papa et sa maman ne l'aiment plus parce qu'il y avait un autre enfant... C'est comme Nicodème qui a peur de sa petite soeur... Le reste je l'ai inventé comme ça...
  

Et l'histoire de notre rencontre avec Rascal, elle pourrait se résumer ainsi : 
  
8H30 : Fébrilité, inquiétudes, attente... 
Des parents sont avec nous pour vivre cet événement. Mais Rascal n’est pas encore lA. Alors, ils découvrent ses albums. 

8H45 : Il arrive. 
Rascal pénètre dans l’immense décor qui, du sol au plafond, occupe la totalité du hall. Il est très ému... Et, bien plus que cela, lorsque Eva se présente A lui, un énorme bouquet dans ses bras : «Voici des fleurs, pas en plastique mais de celles que s'offrent les couples de la nuit.» 

9H00 : C'est parti pour un tour des classes. 
Chacun parle de l’album qu’il a travaillé, usé, presque jusqu’A la corde. Et, en souvenir de cette rencontre, chacun offre A l’auteur un petit cadeau que le groupe a confectionné : dessins, lunettes géantes, album-photos. 

10H00 : Echanges avec quelques grands, autour des trois albums revisités. 
"Dis, Rascal, çA nous fait rire un gros chien qui s’appelle Moustique !" 
"Pourquoi tu les as appelés ARIstote, ZOé et NApoléon ?  
Les prénoms, c'est parce que je voulais appeler le livre ARIZONA... C'est un peu comme la création de cette région, chacun aurait pris un morceau de son nom." 

10H45 : Goûter de jour de fête dans la cour, au soleil. 
De quoi en faire rêver plus d’un ! 

11h15 : Nouvel échange en bibliothèque. 

12H00 : Sous les pins, les adultes se retrouvent autour d’un buffet marseillais. 

                                                               C’est jamais trop quand c’est bien ! (30) 
 
 
 
 
 
  

(1) Blanche Dune, Rascal / S.Girel, Pastel, école des loisirs, 1998. 

(2) La notion de pacte, J.C. Passeron, A.L. n°17, mars 87, p.55. 

(3) Op. cit. 1. 

(4) Profession éditeur, Y. Chenouf, A propos de C. Bruel, in Dossier : Les jeunes lectures durent toujours, A.L. n°60, déc. 97, p.50. 

(5) 1, 2, 3 cachez tout la voilA !, Rascal, Pastel, école des loisirs, 1991. 

(6) Cric-Crac, Rascal / S. Girel, Pastel, école des loisirs, 1999. 

(7) Eva ou le pays des fleurs, Rascal / L/ Joos, Pastel, école des loisirs, 1994. 

(8) Poussin Noir, Rascal / P. Elliott, Pastel, école des loisirs, 1997. 
Plume de vache, Rascal / Edith, Pastel, école des loisirs, 1998. 
Olivia A Paris, 1996 – La route du vent, 1997 – Prunelle, 1996, Rascal / S. Girel, Pastel, éc. des loisirs. 
Cassandre, Rascal / C.K. Dubois, Pastel, école des loisirs, 1993. 
Socrate, Rascal / G. Bogaerts, Pastel, école des loisirs, 1993. 

(9) Voir les nombreux articles parus dans les A.L. depuis le n°49. 

(10) J. Rousset cité par J. Derrida, L’écriture et la différence, Seuil, 1967. 

(11) Arts Plastiques / Bibliothèque / Écritures : durée 3 semaines, chacun A raison de 2 fois une heure par jour. On s’est aidé pour notre travail du catalogue : Pastel, 10 ans, 1988-1998, éc. des loisirs, et de la revue Citrouille, des livres pour enfants, n°22, mars 1999, pour la présentation de Blanche Dune. 

(12) Lire, écrire, des apprentissages culturels, B. Devanne, A. Colin.  

(13) Vers l’objet-texte, C. Berruto / S. Oualid / M. Teppa, A.L. n°63, sept. 98, p. 72. 

(14) Op. Cit. 8 

(15) Op. Cit. 8 

(16) Op. Cit. 8. 

(17) Op. Cit. 1. 

(18) Pied d’or, Rascal / I. Chatellard, Pastel, école des loisirs, 1997.  

(19) Strange Days, The Doors. 

(20) J. Foucambert. 

(21) Les textes obtenus sont en annexe (*) 

(22) Op. Cit. 12. 

(23) Il s’agit d’une photo de R. Haussman. 

(24) Loup Blanc, Rascal / R. Haussman, Pastel, école des loisirs, 1994. 

(25) Eléments de réflexion sur la place et la fonction de la littérature dans la didactique du français A l’école primaire, Y. Reuter in Repères n°13, 1996. 

(26) Op. Cit. 25. 

(27) Op. Cit. 25. 

(28) La nuit du grand méchant loup, Rascal / N. de Crécy, Pastel, école des loisirs, 1998. 

(29) Si tu aimes avoir peur, Rascal / Riff, Pastel, école des loisirs, 1998. 

(30) Blaise et le robinet, C. Ponti, Lutin Poche, école des loisirs, 1998.    
  
 

 
Paule Bichi, Christianne Berruto, 
Stéphane Oualid & Mireille Teppa